© Nerces
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Sans doute parmi les fabricants de NAS les plus actifs, TerraMaster enchaîne les nouveautés et quelques semaines après le test du F4-423, nous vous proposons celui d’un NAS pas tout à fait comme les autres alors que son promoteur a imaginé le concept de « NAS-Tour ». Vous êtes prêts ? Ce T9-423 va forcément vous surprendre.

Les plus
  • Neuf (!) baies à prix compétitif
  • Bonnes performances globales
  • Format étonnamment compact
  • Extension RAM, extension SSD
  • Très vaste choix d'options RAID
  • 2x 2,5 GbE RJ45, 2x USB 3.2 Gen 2
  • Le logiciel TOS monte en puissance
Les moins
  • TOS en-deçà des concurrents
  • Étrange, un seul port M.2
  • Port HDMI toujours inutile
  • Aucun port PCI Express

Jusqu’à présent, on ne peut pas dire que TerraMaster se soit montré très audacieux. Il a plutôt eu tendance à appliquer à la lettre les recettes qui ont fonctionné chez les ténors du secteur – en particulier Synology – pour les dupliquer en baissant le coût de production. Jusqu’à présent, car le modèle de la gamme « T » ne ressemble à aucun autre produit. Trois modèles existent selon qu’ils intègrent six, neuf ou douze baies. Oui, douze baies ! Nous avons été petits joueurs : nous testons « seulement » le modèle neuf baies qui, contrairement à ce que vous pouvez imaginer, n’est pas absolument hors de prix, à moins de 1 000 euros pour son lancement.

Fiche technique TerraMaster T9-423

Résumé
Type de processeurIntel Celeron N5105
Norme(s) ethernet2.5 Gbps Gigabit Ethernet (2.5 GbE)
Nombre maximal de disques supportés9
Modes RAID supporté(s)RAID 0, 1, 10, 5, 6, JBOD, Single Disk
Système de fichierBtrfs, Ext4
Processeur
Type de processeurIntel Celeron N5105
Fréquence CPU2000 MHz
Taille de la mémoire8Go
Type de mémoireDDR4
Réseau
Norme(s) ethernet2.5 Gbps Gigabit Ethernet (2.5 GbE)
Connecteur(s) RéseauEthernet x2
Wake On LANOui
Certification DLNAOui
Stockage
Interface interneM.2 - PCI-E 3.0 2x
Format de disqueM.2, 3" 1/2, 2" 1/2
Nombre maximal de disques supportés9
RAID supportéOui
Modes RAID supporté(s)RAID 0, 1, 10, 5, 6, JBOD, Single Disk
Système de fichierBtrfs, Ext4
Connecteur(s)HDMI, USB 3.2 Gen 2 x2
Compatibilité
Fonctions du serveurFTP, Multimédia, Photo, Web
iSCSI (Encapsulation SCSI)Oui
Caractéristiques physiques
RackableNon
Niveau sonore31.2dB
Consommation72W
Largeur135mm
Hauteur334mm
Profondeur295mm
Poids8.9kg
Au choix, on peut poser le T9-423 debout ou allonger © Nerces

Design et ergonomie

Nous l’avons souligné en prélude, TerraMaster a complètement revu sa façon de penser pour la gamme « T » qui ne s’inspire d’aucun concurrent. Le fabricant chinois avait en tête la conception de modèles au rapport encombrement / capacité de stockage sans équivalent. Pour ce faire, il a donc imaginé des NAS en forme de tour. De plus, afin de conserver un tarif abordable – ce qui reste sa marque de fabrique – TerraMaster a décidé de retirer tout le « superflu ». De fait, même sur le modèle douze baies, inutile de chercher un écran LCD comme chez certains concurrents.

Les deux seuls éléments « décoratifs » d'une façade sinon dénuée de toute fantaisie © Nerces

De la même manière, TerraMaster a décidé de ne pas intégrer de contrôleur réseau 10 GbE, le 2,5 GbE serait ici bien suffisant. Mais commençons par le commencement et la sortie du NAS de son carton. Bien que l’on puisse considérer ses dimensions contenues, la bête reste volumineuse : elle mesure 33 centimètres de haut pour 13 de large et 29,5 de profondeur. Vous comprenez tout de suite le concept de « NAS-Tour » avec de telles mensurations. Notez au passage qu’il est relativement lourd, à 8,9 kilogrammes.

Neuf racks extractibles, ça en fait de la visseries et des disques durs à installer © Nerces

Un poids qui ne surprend pas dès lors que l’on constate que la structure n’est pas en aluminium – trop cher ? – mais en acier et ses 8,9 kg concernent le poids à vide. Imaginez un peu une fois les neuf racks peuplés ! Des racks installés en façade et, donc, accessibles. Hélas, ils ne sont pas verrouillables, seul un cliquetis se fait entendre sitôt le tiroir enclenché. Toujours en façade, notons le minimalisme assumé du T9-423 : aucune LED, aucun artifice et sur le cartouche noir qui occupe la partie droite de cette façade, on trouve le bouton de mise sous tension en haut et le logo TerraMaster en bas.

Sur une paroi, la petite « signature » et une étiquette louant le service d'intervention (non testé) de TerraMaster © Nerces

Les parois du NAS ne sont guère plus décorées et seule la présence de nombreuses ouvertures sur l’une des deux permet de les distinguer : des ouvertures qui sont placées au niveau des racks de disques durs afin de faciliter la dissipation thermique. C’est que ça chauffe, neuf disques durs 3,5 pouces à 7 200 tours/minute ! Enfin, il est temps de tourner complètement le T9-423 pour découvrir l’arrière du NAS. Forcément, d’emblée, ce qui frappe ce sont ces trois ventilateurs de 80 millimètres de diamètre. Là encore, il s’agit de rafraîchir tout notre petit monde.

L'alimentation intégrée au NAS est d'une puissance de 250 Watts © Nerces

En dehors de cette ventilation, il faut reconnaître que le T9-423 ne paie toujours pas vraiment de mine. On repère l’alimentation – 250 Watts, ça laisse quand même une certaine marge – mais on cherche en vain la fente de verrouillage Kensington. Dommage. On remarque la présence d’un port HDMI – comme souvent chez TerraMaster – mais il ne semble, une fois encore, pas servir à grand-chose. Enfin, deux ports USB 3.2 Gen 2 et deux ports réseau RJ45 2,5 GbE viennent compléter un tableau qui, nous le disions en préambule, fait un maximum d’économies.

Deux ports USB 3.2 Gen 2, deux ports RJ 2,5 GbE et un port HDMI… pour le moment inutile © Nerces

Fonctionnalités et interface logicielle

L’ouverture du NAS se fait de manière très simple, en retirant quelques vis à l’arrière et en faisant coulisser la paroi qui n’est pas ajourée. On découvre alors les entrailles du T9-423 et, en particulier, cette carte mère au format mini-ITX que l’on jurerait sortie d’un PC « classique ». On remarque tout de même qu’aucun port PCI Express n’est présent – dommage – et que l’accent est évidemment mis sur les connecteurs pour disques durs. Sous l’imposant dissipateur, TerraMaster a intégré un CPU bien connu, le Celeron N5105 qui équipe nombre de NAS aujourd’hui.

À gauche, la carte mère au format mini-ITX et, à droite, les connecteurs pour les neuf disques durs © Nerces

Deux emplacements SO-DIMM pour un maximum de 32 Go, mais un seul M.2 pour le SSD NVMe © Nerces

Ce processeur est ici associé à 8 Go de DDR4 2 666 MHz au format SO-DIMM. Il est bon de préciser qu’une seule barrette est présente alors que deux emplacements sont disponibles. De fait, il sera très simple d’ajouter/remplacer des barrettes pour porter la RAM jusqu’à 32 Go. Petite déception en revanche, si le port M.2 est aisément accessible… il est tout seul. Il y avait sans doute moyen d’en glisser un second. Enfin, côté disques durs, c’est très simple, mais les racks nécessitent d’utiliser des vis pour les fixer et avec neuf disques, c’est un peu long.

Nous avons peuplé les neuf berceaux de disques durs HAT5300 signés Synology © Nerces

Si le démarrage d’un Synology et, plus encore, d’un QNAP prend un certain temps, avec TerraMaster, c’est très rapide. Au premier lancement, on passe par le logiciel TNAS afin d’identifier le produit sur le réseau et, ensuite, de lancer l’installation du TerraMaster Operating System (TOS). Avec un total de neuf baies, il est possible d’avoir accès à de nombreuses options RAID d’autant que TerraMaster y va de son TRAID pour copier le SHR de Synology. L’idée est de singer le RAID 5 en étant plus flexible sur les disparités entre disques durs : on perd moins d’espace de stockage.

La procédure d'installation est simple, mais l'étape n'en est pas moins primordiale © Nerces

La procédure globale d’installation est présentée en bon français et permet de guider même les moins habitués des usagers. Tout au plus peut-on regretter que TerraMaster ne profite pas de ce petit laps de temps pour présenter certaines fonctionnalités. Rien de bien grave. L’installation achevée, on « tombe » sur le bureau de TOS lequel est très proche – vous entendrez beaucoup cette phrase – de la solution Synology. Les habitués du DSM du Taïwanais devraient d’ailleurs très vite retrouver leurs petits, même si TerraMaster n’a tout de même pas tout copié.

Le bureau du TerraMaster Operating System est propre et bien pensé, mais il a un air de déjà vu © Nerces

Reste que de nombreuses icônes, le panneau de configuration, la gestion des services ou la création de comptes utilisateurs et bien d’autres choses encore ressemblent à s’y méprendre aux outils de Synology. Tant qu’à s’inspirer de son concurrent, TerraMaster aurait d’ailleurs pu aller plus loin et reprendre la gestion des quotas ou des sauvegardes que nous continuons à trouver plus simple, plus efficace sur le DSM que chez n’importe quel concurrent.

Forcément, neuf unités – nous n'en avons que quatre ici – ça en fait des petites icônes © Nerces

Depuis peu, TerraMaster a déployé la version 5 de TOS et avec elle, il est revenu sur un des défauts majeurs de sa solution : sa relative lenteur. Le système est aujourd’hui plus dynamique, plus réactif et on perd moins de temps à attendre l’affichage de certains éléments complexes. TOS se bonifie aussi du côté de la collecte d’informations au travers des journaux système, lesquels permettent à l’administrateur du NAS de connaître tous les événements survenus, dans le détail. TOS intègre aussi un nouveau système de compression de fichiers.

Surveillance Manager est le nouveau module de vidéosurveillance déployé avec TOS 5 © TerraMaster

À la traîne sur ses « copains » dans le domaine des caméras sur IP, TerraMaster profite de TOS 5 pour introduire Surveillance Manager, un module pas encore aussi complet que la concurrence, mais qui apporte les fonctions essentielles comme une frise chronologique pour gérer les enregistrements. De son côté, Terra Photos améliore le classement des photos grâce à des algorithmes liés à l’intelligence artificielle. Un bien grand mot pour souligner que les photos sont « lues » et, en fonction de ce qui y est trouvé (visage, objet, animal domestique, paysage…), sont classées automatiquement.

Le tout récent module Terra Photos que nous avons à peine eu le temps d'effleurer © TerraMaster

Vous le voyez, TerraMaster apprend chaque jour et même s’il reste encore pas mal de travail pour que TOS soit aussi performant et bien fini que ses concurrents, le constructeur est sur la bonne voie. Ainsi, même si sa boutique d’applications est encore un peu limitée, elle dispose de l’essentiel depuis des outils de sauvegarde (Rsync, Time Machine) jusqu’aux modules multimédias (Emby, iTunes Server, Plex) en passant par la productivité (WordPress), la sécurité (Clam Antivirus), le téléchargement (Transmission) ou la virtualisation (Docker, VirtualBox).

À gauche, les modules recommandés par TerraMaster et, à droite, l'indispensable outil de surveillance du système © Nerces

Échauffement, nuisances sonores et performances

Afin de tester convenablement le T9-423, nous l’avons peuplé de 8 disques durs Synology HAT5300 sans que cela ne pose le moindre problème. En revanche, pour ce qui est de nos mesures, nous tâchons bien sûr de garder une configuration identique et ce sont donc nos quatre SSD 860 EVO Samsung 250 Go qui ont été mis à contribution.

Hélas, notre switch 10 GbE Buffalo MP2008 bloquait sur l'agrégation de liens © Buffalo

De la même manière, nous avons conservé notre configuration réseau et connecté toutes nos machines à notre switch 10 GbE MP2008 de Buffalo. Hélas, celui-ci ne semble plus fonctionner correctement en agrégation de liens. Ainsi, nous n’avons pas été en mesure d’essayer la chose sur les deux ports 2,5 GbE, agrégés, du T9-423. Tant pis, nos mesures se limiteront au 2,5 GbE « tout simple ».

Mesures (débits et IOPS) CrystalDiskMark sur des fichiers de 1 Go sur un volume RAID 5 @ 2,5 GbE © Nerces

En premier lieu, comme d’habitude, c’est le logiciel CrystalDiskMark qui est mis à contribution. Les performances en lecture/écriture séquentielle sont impressionnantes puisque, à près de respectivement 300 et 240 Mo/s, le contrôleur réseau 2,5 GbE est pour ainsi dire saturé lors de ces tests. Vraiment dommage de ne pas avoir pu les agréger pour voir jusqu’où le T9-423 peut aller.

Mesures (débits et IOPS) CrystalDiskMark sur des fichiers de 64 Go sur un volume RAID 5 @ 2,5 GbE © Nerces

Plus classique, en lecture/écriture aléatoire, le NAS est davantage à la peine. Pour être tout à fait honnête et par rapport à la concurrence, il s’en sort plutôt très bien en se rapprochant des 30 Mo/s sur le test de lecture. En revanche, sur le test d’écriture, il est nettement à la traîne et n’atteint même pas les 20 Mo/s.

Performances mesurées en copie de fichiers sous Windows 10 en RAID 5 @ 2,5 GbE © Nerces

Afin d’illustrer autant que possible l’usage quotidien que nous avons fait du NAS pendant un peu plus d’une semaine – il prend la place de notre unité perso et se fond dans notre réseau domestique – nous réalisons toujours un petit test « pratique » : la copie de fichiers sous Windows 10 entre le NAS et notre PC équipé d’un SSD très rapide.

À ce petit, nous ne retrouvons pas exactement les performances de CrystalDiskMark, mais nous n’en sommes vraiment pas loin. Notre capture illustre le test d’écriture où le NAS atteint une moyenne de 228 Mo/s sur notre fichier test de plus de 200 Go. Pour le test de lecture, nous procédons de manière exactement inverse et le débit tourne ici autour de 285 Mo/s. Pas mal du tout.

À gauche, les mesures au repos et, à droite, en charge © Nerces

Notre protocole de test se poursuit avec la surveillance des données vitales de notre périphérique. Il ne semble pas utile de s’éterniser. La consommation explose logiquement puisque nous avons tout de même neuf disques durs pour ce test ! Les nuisances sonores sont relativement faibles eu égard du monde qui peuple notre NAS et seule la température est montée un peu haut : 42,3°C au niveau des disques durs et même 56°C du côté du CPU. On reste loin de la cote d’alerte.

Un peu moins de 9 minutes pour reconstruire notre pile RAID 5 de test © Nerces

Enfin, pour terminer notre article, il nous faut réaliser ce test que nous réservons aux unités dotées d’au moins trois baies : le temps de reconstruction d’une pile RAID 5 constituée d’environ 100 Go de données réparties en huit gros fichiers ainsi que 10 Go de données réparties en plus de 4 000 petits fichiers. Sans surprise, le T9-423 réalise une performance très proche de celles des autres NAS équipés de ce Celeron N5105 très populaire en ce moment : autour de neuf minutes.

Au centre – sous deux angles – notre T9-423, entouré par le T12-423 à gauche et le T6-423 à droite © Nerces

TerraMaster T9-423 : l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
7 / 10

Il n’y a pas si longtemps, on se plaignait du manque de nouveautés chez TerraMaster lequel avait un peu trop tendance à gentiment copier ses concurrents directs. Avec la gamme « T », le fabricant chinois tente une nouvelle approche et si tout n’est clairement pas parfait, nous sommes plutôt séduits par ces NAS au look un peu « industriel » et au nombre de baies impressionnant sans toutefois que l’encombrement ne soit insupportable.

Entendons-nous bien, notre T9-423 n’est pas une demi-portion et avec ses 9 kilogrammes – à vide – il ne sera pas déplacé tous les quatre matins. Reste qu’il adopte un format mini-tour qui occupe un espace « au sol » assez mesuré. Au-delà du fait qu’il faudra, pour en profiter au maximum, investir dans neuf disques durs, il est important de ne pas négliger l’alimentation de la bête, surtout en ces temps d’explosion des factures d’électricité.

Enfin, si TerraMaster propose une interface logicielle plutôt riche et agréable à utiliser, il doit absolument prendre en compte les remarques diverses et variées que lui fait la communauté. Des bugs encore un peu gênants subsistent sur diverses fenêtres du fait de la traduction française, quelques problèmes de rafraîchissement d’image peuvent aussi survenir et on aimerait bien qu’un jour ce sympathique connecteur HDMI serve à quelque chose. Un NAS convaincant malgré tout.

Les plus
  • Neuf (!) baies à prix compétitif
  • Bonnes performances globales
  • Format étonnamment compact
  • Extension RAM, extension SSD
  • Très vaste choix d'options RAID
  • 2x 2,5 GbE RJ45, 2x USB 3.2 Gen 2
  • Le logiciel TOS monte en puissance
Les moins
  • TOS en-deçà des concurrents
  • Étrange, un seul port M.2
  • Port HDMI toujours inutile
  • Aucun port PCI Express