Test POCO X6 Pro : un smartphone aux performances décoiffantes pour moins de 350 €

La filiale de Xiaomi, qui porte le jaune mieux que personne, revient sur le devant de la scène et profite du grand tunnel de la rentrée pour proposer son nouveau fleuron : le POCO X6 Pro. Un smartphone très abordable, ce qui ne l'empêche pas d'aligner les arguments techniques massue.

POCO X6 Pro : la fiche technique

Dans la boîte du POCO X6 Pro

Comme d'habitude avec POCO, la boîte contient toujours un chargeur permettant de profiter de la grande puissance de charge du mobile.

• Chargeur 67 W ;
• Câble USB-A vers USB-C ;
• Coque de protection en silicone noir.

Design : dans la lignée de ses prédécesseurs

Inutile d'attendre une révolution de POCO en termes de design. La filiale de Xiaomi itère sur des bases connues et, à part un revêtement en cuir vegan exclusif au coloris jaune, il ressemble tout de même vachement au POCO X5 Pro, ce X6 Pro.

À y regarder d'un peu plus près, l'intégration des caméras dans l'îlot évolue légèrement par rapport à l'an dernier. On distingue une finition comme marbrée qui forme un dégradé sur toute la surface de cet épais rectangle noir, lequel crée un contraste important avec le jaune pétant du reste de l'habillage.

Dans l'ensemble, le POCO X6 Pro est un peu plus épais (8,3 mm) et plus lourd que son devancier (186 grammes). Il est aussi le premier de l'écurie à faire l'impasse sur la prise jack. Un crève-cœur pour les audiophiles qui préfèrent le filaire, et dont les options réduisent annuellement comme peau de chagrin.

Les tranches du smartphone, en plastique, disposent de deux boutons (volume et allumage) qui tombent tout naturellement sous le pouce. Le scanner d'empreintes digitales, sous la dalle, est — comme d'habitude chez POCO — placé un peu trop bas pour un usage parfaitement confortable.

Protégé par un verre Gorilla Glass 5, le X6 Pro est aussi certifié IP54 et protège donc dans une certaine mesure contre les éclaboussures et la poussière.

Écran : plus lumineux et mieux défini

C'est la grande mode de ce début d'année : la définition Full HD tire progressivement sa révérence au profit de la « 1,5K », à savoir 2712 x 1220 pixels. Une drôle de résolution, apparue la première fois sur les Xiaomi 12T Pro, qui permet une meilleure finesse d'affichage pour un surcoût énergétique minime.

Cadencé à 120 Hz, la dalle AMOLED est très réactive au doigt et offre une luminosité très correcte, même en extérieur. La marque parle de 1200 nits, et nous ne devons effectivement pas être très loin de la vérité. On regrette cependant que le film de protection (plastique) apposé sur la dalle soit très sensible aux traces et augmente considérablement les reflets.

L'occupation de la dalle dépasse les 90% grâce à des bordures minimes. La colorimétrie, sans être honteuse, un peu froide par défaut. On recommande de passer par les réglages et de choisir le mode « chaud » pour corriger le tir et obtenir quelque chose d'un peu plus neutre.

Comme son prédécesseur, le POCO X6 Pro permet de lire les contenus HDR, dont Dolby Vision. Pour un mobile à 349 euros, c'est un beau motif de flatterie.

Performances : une bonne surprise

Contrairement à son prédécesseur, le POCO X6 Pro passe sous pavillon MediaTek avec le Dimensity 8300 Ultra. Un SoC gravé en 4 nm et embarquant un processeur à la fréquence impressionnante : 3,35 GHz. À titre de comparaison, le Snapdragon 8 Gen 2 — le plus premium de l'an dernier — pointait à 3,36 GHz.

Bien sûr, nous ne sommes pas tout à fait dans les mêmes ordres de performances (bien d'autres choses entrent en jeu), mais le fait est que le POCO X6 Pro est distance assez largement les autres smartphones de son segment de marché.

Sur notre batterie de benchmarks habituels, le dernier-né de POCO marque plus de 1,3 million de points sur AnTuTu. Pour vous donner une vague idée de comparaison, le Honor Magic 6 Lite qui vient juste de sortir (à 399 euros) et son Snapdragon 6 Gen 1 n'enregistrait que 526 000 points. Une avance qui s'illustre également sur d'autres apps. Dans tous les scénarios, le POCO X6 Pro est deux fois plus performant que le smartphone concurrent.

Inutile de préciser que vous ne subirez jamais aucun ralentissement en utilisant le X6 Pro. Ajoutons que les joueurs et joueuses de l'assistance trouveront dans ce téléphone une excellente façon de profiter de leurs titres favoris. Comme d'habitude, c'est Genshin Impact qui y passe dans nos colonnes. On a pu s'occuper une grosse trentaine de minutes sur le jeu de miHoYo en moyen et à 60 images par seconde de façon parfaitement stable. D'ailleurs, la stabilité des performances est admirable, et la montée en température presque imperceptible. Impressionnant.

Enfin, le Dimensity 8300 Ultra est un SoC moderne qui conjugue la connectivité Wi-Fi 6 au Bluetooth 5.4, la dernière norme en date.

Interface : les premiers pas d'HyperOS

Quelques mois à peine après son officialisation par Xiaomi, HyperOS est déjà réalité. Le POCO X6 Pro est le premier smartphone testé par Clubic à embarquer le successeur de MIUI. Alors, qu'est-ce qu'elle change cette nouvelle interface ?

Pour le dire clairement : elle s'inspire toujours plus d'iOS. Un modèle de longue date pour les ingénieurs de Xiaomi, qui singent ici le centre de contrôle des iPhone, avec un panneau accessible depuis le bord supérieur haut et qui contient les raccourcis vers le Wi-Fi, le Bluetooth et quantité d'autres raccourcis personnalisables.

La personnalisation est toujours au cœur de l'expérience HyperOS. Une nouvelle fois, c'est iOS qui vient en tête avec les nombreuses possibilités de modification de l'arrière-plan (verrouillé ou non) et la disponibilité de widgets dédiés.

Mais il faut reconnaître qu'HyperOS garde quelque chose de bien à lui : ses bloatwares, ou applications préinstallées, toujours aussi nombreuses. Au démarrage, on a dénombré pas moins de 20 applications qui n'avaient rien à faire là. Des jeux mobiles étranges, des applis menant vers des sites e-commerce ou de réservation en ligne… autant dire un vrai cauchemar pour les données personnelles. Heureusement, on peut les désinstaller sans peine.

Concernant le suivi logiciel, POCO fait les choses bien cette année. Le X6 Pro sera mis à jour au total pendant quatre ans, et recevra trois mises à niveau d'Android. Il pourra donc aller jusqu'à Android 17. C'est un progrès d'un an par rapport au POCO X5 Pro, et cela doit être salué.

Audio : adieu la prise jack

Le POCO X6 Pro dispose de deux haut-parleurs de qualité modeste, produisant un volume suffisant pour profiter de podcasts ou de formats courts sur les réseaux sociaux. Pour la musique en revanche, mieux vaut passer par des écouteurs ou un casque pour ne pas détériorer la qualité de nos morceaux favoris.

On l'a déjà dit plus haut, mais remettons-en une couche : le nouveau POCO fait une croix sur les ports jack. Mais celles et ceux qui ne peuvent vivre sans peuvent encore se rediriger vers les X6 ou les M6 Pro, qui conservent cette connectique.

Photo/vidéo : toujours des efforts à faire

Le bilan ne pouvait être parfait. Après tout, même les excellents rapports qualité-prix ont le droit d'avoir des défauts. On pourrait, dans une certaine mesure, inscrire la photographie dans cette colonne du tableau du POCO X6 Pro. Et encore, le problème du smartphone tient davantage dans son manque de polyvalence que de bonne volonté.

La configuration optique du POCO X6 Pro :

• Grand-angle : 64 mégapixels ; ƒ/1.7 ; OIS ;
• Ultra grand-angle : 8 mégapixels ; ƒ/2.2 ; 120° ;
• Macro : 2 mégapixels ; ƒ/2.4 ;
• Selfie : 16 mégapixels ; ƒ/2.4.

Grand-angle

On pourrait y voir une régression, dans ce capteur 64 millions de pixels. Souvenez-vous, le X5 Pro était doté d'un module principal de 108 mégapixels. Mais le nouveau modèle de POCO a plus d'un tour dans son sac. En l'occurrence un objectif stabilisé par OIS et une plus grande ouverture.

Bien sûr, POCO tire parti de la grande résolution du module principal pour augmenter la taille des pixels via un pixel binning de quatre pixels pour un. Cela permet aux clichés de proposer un niveau de détail satisfaisant — même si le piqué de l'objectif n'est pas tout à fait excellent. Il se dégage des instantanés un aspect parfois un peu brouillon qui n'est gênant que lorsqu'on s'y attarde. En revanche, difficile de ne pas voir cette colorimétrie un peu trop chaude à notre goût. Si le traitement est plutôt léger, on n'est pas sur un exemple de neutralité.

Ultra grand-angle

Bien plus pauvrement équipé, l'ultrawide souffle le chaud et le froid. Comme souvent sur les mobiles de ce niveau de prix, les modules secondaires sont de piètre qualité. C'est le cas ici avec un objectif qui peut amuser en variant les angles de vue, mais dont les caractéristiques optiques sont globalement décevantes.

On lui reproche un manque global de finesse, même si, pour le coup, la colorimétrie plus froide rééquilibre un peu le constat que nous faisions du traitement des photos du module principal.

Téléobjectif / Zoom

Dépourvu de zoom dédié, le POCO X6 Pro peut néanmoins tirer parti de la haute résolution du capteur principal pour offrir un zoom numérique 2x, presque sans perte. Ça dépanne, dirons-nous. On peut même pousser jusqu'à un agrandissement numérique 10x, ce qui n'est pas bien recommandable si l'on veut préserver la qualité de ses prises de vue.

Clichés nocturnes

Dans les scénarios nocturnes, le POCO X6 Pro s'en sort correctement pour peu qu'on s'en tienne au grand-angle — le mieux équipé du lot. Son ouverture à ƒ/1.7 permet d'améliorer la captation de lumière et donc de prévenir l'apparition de bruit dans l'image. L'ultrawide est moins bon élève dans l'exercice, mais peut néanmoins donner de bons résultats en intérieur par exemple.

Portraits et selfies

En portrait, le smartphone hérite des qualités et des défauts du capteur grand-angle, puisque c'est une nouvelle fois à lui qu'est confiée la tâche. Le détourage est bon mais le flou d'arrière-plan un peu excessif. Aussi, on se rend vite compte de ce que j'abordais plus haut, avec cette colorimétrie trop chaude. Promis, je ne suis pas malade. Le contraste avec des selfies pris avec le module avant est frappant sur la différence de traitement des teintes de peau.

Vidéo

Le POCO X6 Pro n'est pas un excellent smartphone pour la vidéo. Il faut déjà dire qu'il est limité dans ses capacités techniques, avec, au mieux, de la 4K à 30 images par seconde (ce qui n'est pas si mal pour un mobile à moins de 350 euros). Heureusement, la stabilisation est efficace et permet de compenser les secousses lors d'un tournage à main levée. Maintenant, la qualité optique n'est pas incroyable. L'image manque globalement de finesse.

L'ultra grand-angle est du même tonneau. Il plafonne pour sa part à du 1080p à 30 images par seconde, mais compense étonnamment bien les secousses même sans OIS — un atout des ultra grand-angle : plus la focale est courte, moins les mouvements de l'utilisateur se font ressentir.

Autonomie : un smartphone endurant

Puisqu'on parlait du Honor Magic 6 Lite plus haut, revenons-en à notre comparaison. Ici, pas de doute possible, le rejeton de Xiaomi s'écrase face à l'autonomie redoutable du son concurrent. Pour autant, la cellule de 5000 mAh du mobile de POCO est efficace, et le SoC assez efficient pour permettre une utilisation sereine pendant toute une grosse journée.

Pendant notre test, nous avons pu atteindre environ 7h de temps d'affichage avant que notre exemplaire s'éteigne. Une endurance tout à fait honorable, qui permettra même aux plus économes de tenir deux jours sans croiser la route d'une prise murale.

Mais, quand bien même, la batterie de notre star du jour se recharge entièrement en 43 minutes chrono avec le chargeur 67 W fourni par la marque. En 30 minutes, l'accu affiche déjà plus de 80%.

POCO X6 Pro : Prix, disponibilité et concurrence

Lancé à partir de 349€, le POCO X6 Pro est déjà disponible à l'achat dans les coloris gris, jaune et noir. Il se décline dans deux versions que voici :

• 8+256 Go : 349€
• 12+512 Go : 419€

À ce prix, le smartphone de POCO s'oppose assez frontalement au (légèrement) plus onéreux Magic 6 Lite de Honor, mais aussi au cousin Redmi Note 13 Pro lancé tout fraîchement par Xiaomi.

POCO X6 Pro : l'avis de Clubic