C'est l'une des surprises de l'été : OPPO est de retour aux affaires ! Après un hiatus de plus d'un an qui n'augurait rien de très bon pour la marque chinoise, le fabricant de smartphones se repositionne en France avec sa dernière gamme Reno12.
Une nouvelle gamme au sommet de laquelle trône évidemment le Reno12 Pro, qui aura fort à faire pour se tailler une place suffisamment large sur un segment du milieu de gamme plus bouché qu'il ne l'a jamais été. Voyons ce qu'il a dans le ventre !
- Autonomie redoutable
- Design réussi
- La prestation photo globale
- Logiciel agréable
- Performances un peu justes
- L'ultra grand-angle médiocre
- Rapport qualité-prix discutable
- Beaucoup d'applis préinstallées
Test réalisé sur un smartphone prêté par le constructeur.
Fiche technique OPPO Reno12 Pro
Taille de l'écran | 6.7 pouces |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Mémoire interne | 512 Go |
Mémoire vive (RAM) | 12 Go |
Capacité de la batterie | 5000 mAh |
Charge rapide | Oui |
Définition du / des capteur(s) arrière | 50 Mpx, 8 Mpx, 50 Mpx |
Système d'exploitation | Android |
Version du système d'exploitation | 14 |
Surcouche Android | ColorOS 14.1 |
Assistant vocal | Google Assistant |
Taille de l'écran | 6.7 pouces |
Type d'écran | AMOLED |
Définition de l'écran | 2412 x 1080 pixels |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Densité de pixels | 394 ppp |
Écran HDR | Oui |
Mémoire interne | 512 Go |
Processeur | Dimensity 7300-Energy |
Finesse de gravure | 4nm |
Nombre de cœurs CPU | Octa-core |
Fréquence CPU | 2.5GHz |
GPU | Mali-G615 |
Mémoire vive (RAM) | 12 Go |
Capacité de la batterie | 5000 mAh |
Recharge sans-fil | Non |
Charge rapide | Oui |
Puissance de la charge rapide | 80W |
Nombre de caméras (avant & arrière) | 4 |
Définition du / des capteur(s) arrière | 50 Mpx, 8 Mpx, 50 Mpx |
Définition du / des capteur(s) avant | 50 Mpx |
Enregistrement vidéo | 4K@30fps, 1080p@30/60/120/480fps, 720p@960fps |
Stabilisateur caméra | Optique |
Flash arrière | LED |
Flash Frontal | Non |
Taille des photosites objectifs arrière | 0.8µm, 1.12µm |
Ouverture objectif photo arrières | ƒ/1.8, ƒ/2.2, ƒ/2.0 |
Ouverture objectif photo frontaux | ƒ/2.0 |
Zoom Optique | 2x |
Carte(s) SIM compatible(s) | Nano-SIM |
Compatible double SIM | Oui |
Compatible 5G | Oui |
Compatible VoLTE | Oui |
Wi-Fi | 6 |
Bluetooth | 5.4 |
NFC | Oui |
GPS | Oui |
Infrarouge | Oui |
Type de connecteur | USB-C |
Lecteur biométrique à empreinte digitale | Oui |
Capteur de reconnaissance faciale | Reconnaissance faciale 2D |
Acceleromètre | Oui |
Gyroscope | Oui |
Capteur de lumière ambiante | Oui |
Prise Jack | Non |
Nombre de haut-parleurs | 2 |
Hauteur | 161.5mm |
Largeur | 74.8mm |
Epaisseur | 7.4mm |
Poids | 180g |
Certification IP | IP65 |
Indice de réparabilité | 7.5/10 |
Design : un smartphone fin et élégant
Il ne faut pas s'attendre à une révolution côté design. Le Reno12 Pro adopte une esthétique très conventionnelle et abandonne même le petit grain de folie qu'il avait su déployer sur ses précédents modèles en ce qui concerne la disposition de ses caméras. Le smartphone dernière génération d'OPPO mise sur une disposition verticale qui évoque certains Redmi ou le Samsung Galaxy A55.
Par chance, la marque nous a gentiment fourni le modèle « argent aurore », aux teintes lilas fort agréables à l'œil. Mais ne vous laissez pas avoir par sa jolie robe, l'OPPO Reno12 Pro est conçu dans un plastique qui ne respire pas vraiment la solidité et le haut de gamme. Cela lui confère toutefois une légèreté de 180 grammes appréciable à l'usage.
Petite originalité : l'écran du smartphone (de 6,7 pouces) est très légèrement incurvé sur ses quatre côtés. C'est là une coquetterie esthétique seulement, nous ne sommes pas face à l'un de ces smartphones « edge » de la dernière décennie. L'écran est protégé par un verre Gorilla Glass Victus 2, réputé pour sa haute résistance. Par ailleurs, le Reno12 Pro est certifié IP65, et peut donc résister aux poussières et éclaboussures accidentelles.
Le Reno12 Pro est certifié IP65 © Pierre Crochart pour Clubic
Rien à redire sur les boutons, nous sommes encore une fois face à un classicisme absolu. Aussi, le smartphone ne compte qu'un seul haut-parleur, et celui-ci n'est vraiment pas extraordinaire. Son volume en particulier est très faible et oblige à le monter à plus de 50 % pour entendre correctement ce que l'on souhaite écouter. Sans grande surprise, les basses y sont aussi absentes, mais c'est plus attendu.
Écran : une dalle lumineuse, mais un peu froide
Avec son écran AMOLED 120 Hz généreux, le dernier-né d'OPPO coche toutes les bonnes cases. D'autant que sa grande luminosité, annoncée à 1 200 nits en pic, est idéale pour la lecture en plein soleil. Malgré tout, on trouve quelques petites ratures sur la copie.
En effet, OPPO se contente d'une définition Full HD (1080p) là où la concurrence (chez Redmi notamment) est passée à une résolution légèrement rehaussée de 1220p. On perd donc un peu en finesse d'affichage, même s'il n'y a que nous autres, énormes nerds, pour remarquer pareil détail.
Plus remarquable en revanche, la balance des blancs du smartphone en sortie de boîte est un peu trop froide à notre goût. Les blancs tirent vers le bleu, un trait commun sur les produits d'entrée et de milieu de gamme. On peut heureusement corriger le tir en optant pour le mode d'affichage « cinématique » ou en jouant avec la roue chromatique dans les réglages du téléphone.
On trouve également une option permettant de faire varier la balance des blancs automatiquement en fonction de la luminosité ambiante, comme sur iPhone et d'autres smartphones. Malheureusement, cette fonctionnalité est assez peu réactive et ne donne pas des résultats renversants pour apaiser nos yeux endoloris.
Performances : on fait la moue
C'est peut-être le point qui nous a le plus déçus lors de notre semaine passée avec l'OPPO Reno12 Pro. Les performances, assurées par la puce MediaTek Dimensity 7300 Energy, nous ont semblé bien pauvres par rapport au prix demandé par le fabricant chinois pour son smartphone de milieu de gamme.
À l'heure où l'on trouve des smartphones équipés d'une puce de flagship sous les 600 euros (le Pixel 8a ou le POCO F6 Pro de Xiaomi), le contraste fait tache. Si la vitesse de navigation n'est pas honteuse, on n'est clairement pas face à un foudre de guerre non plus. Le lancement des applications n'est pas tout à fait instantané, et l'utilisation simultanée de plusieurs applis occasionne parfois quelques ralentissements, notamment lorsqu'on visionne une vidéo ou que l'on écoute un podcast pendant qu'on veut prendre une photo.
Côté GPU, on ne saute pas non plus au plafond. Si le Mali-G615 MC2 permet de lancer les derniers jeux sans problème (notamment le récent Zenless Zone Zero, du studio qui a réalisé Genshin Impact), on est loin de pouvoir pousser les graphismes au maximum. Il faudra se contenter de 60 ips à peu près stables en qualité moyenne. Pas honteux, encore une fois, mais on a vu bien mieux.
Interface : une UI chargée qui ne manque de rien
L'OPPO Reno12 Pro tourne sous Android 14 grâce à la surcouche ColorOS 14.1. L'interface est personnalisable, plutôt agréable à l'œil, et propose de nombreuses fonctionnalités appréciables (le Zen Space, O Relax).
Mais comme souvent, cette impression est vite minée par la présence d'une bonne quinzaine d'applications préinstallées qui tiennent plus de la publicité masquée que d'autre chose. Des jeux inconnus au bataillon, des e-shops douteux… OPPO filoute d'ailleurs en empêchant de les désinstaller depuis l'écran d'accueil (on peut simplement les « supprimer »). Il faut se rendre dans le menu consacré aux applications pour les désinstaller manuellement.
C'est écrit partout sur la boîte du produit : l'OPPO Reno12 Pro propose quelques fonctionnalités IA. Vous l'imaginez, au vu des piètres performances du SoC, il s'agit ici de features cloud, que l'on a par ailleurs déjà vues chez d'autres fabricants (Samsung et Google essentiellement). Il s'agira de retranscrire et de résumer des enregistrements de dictaphone et de retoucher des photos. Concernant ce dernier point, la fonctionnalité d'effacement d'éléments importuns est assez efficace, même s'il ne faut pas être trop regardant selon les scénarios.
Enfin, à l'inévitable question du suivi de mises à jour, OPPO annonce trois mises à jour majeures d'Android (jusqu'à Android 17 donc) et quatre ans de patchs de sécurité. Plutôt correct pour du milieu de gamme.
Appareil photo : une prestation en demi-teinte
Voici la configuration photo de l'OPPO Reno12 Pro :
- Grand-angle : 50 Mpx ; 1/1,95 pouce ; ƒ/1.8 ; OIS ;
- Ultra grand-angle : 8 Mpx ; 1/4.0 pouce ; ƒ/2.2 ;
- Téléobjectif 2x : 50 Mpx ; 1/2,75 pouces ; PDAF ;
- Selfie : 50 Mpx ; 1/2,75 pouces ; ƒ/2.0.
Grand-angle
La caméra principale de l'OPPO Reno12 Pro est de loin son meilleur atout. Même si, a priori, ses caractéristiques ne sortent pas particulièrement du lot (on a vu des capteurs bien plus grands récemment), le rendu n'est pas vilain pour un sou. Alors, oui, le traitement numérique est peut-être un peu agressif. Les clichés sont très chaleureux, trop sans doute, mais il est indéniable que nos photos ressortent un peu plus belles que la réalité. Et est-ce qu'on n'a pas besoin de ça de nos jours, finalement ?
© Pierre Crochart pour Clubic
© Pierre Crochart pour Clubic
Mais force est de constater que le piqué est à l'avenant. Les images sont assez détaillées, et l'exposition équilibrée. En bref, nous avons affaire à une bonne prestation globale.
Ultra grand-angle
« Une bonne prestation globale » n'est cependant pas une phrase que nous réutiliserons en parlant de l'ultra grand-angle du Reno12 Pro. Incompréhensible, affreux, inutile sont des termes qui conviennent mieux à l'impression que nous laisse ce capteur secondaire. Quand on observe la différence de qualité entre l'ultrawide et le grand-angle, on en vient à se demander pourquoi OPPO a même pris la peine d'intégrer ce capteur que personne de sensé n'utilisera jamais.
© Pierre Crochart pour Clubic
© Pierre Crochart pour Clubic
Le gain de champ de vision est bien trop pauvre pour justifier une telle perte de qualité. L'image est brouillonne, les couleurs fades, baveuses. Même en plein jour, les clichés sont bruités. N'allons pas plus loin : il est à fuir.
Téléobjectif et zoom
Là où le Reno12 Pro détonne, c'est dans l'adoption d'une troisième caméra surmontée d'un téléobjectif. Une rareté sur le milieu de gamme.
© Pierre Crochart pour Clubic
Depuis que la résolution des capteurs dépasse régulièrement les 50 mégapixels, bon nombre de constructeurs proposent un grossissement numérique 2x offrant de très bons résultats. Ici, la différence est qu'il s'agit d'un zoom optique, donc de meilleure qualité. C'est vrai, l'image est de très belle facture, même si le traitement numérique est encore plus généreux sur la température.
L'interface de l'application photo permet d'accéder en un clic à un zoom numérique 5x. Lui aussi donne des résultats intéressants, même si l'on remarque vite une inévitable perte de qualité et des textures un peu plus brouillonnes. Enfin, le smartphone offre aussi la possibilité de pousser jusqu'à un zoom numérique 30x, lequel dégrade encore plus l'image.
Photos de nuit
Comme d'habitude, la prestation photo de nuit n'est que le reflet des qualités et des défauts d'un capteur en plein jour. Sans grande surprise, le grand-angle surnage, le téléphoto rend une copie dans la moyenne… et l'ultrawide est six pieds sous terre.
© Pierre Crochart pour Clubic
Portraits et selfies
OPPO vante les capacités en portrait de son Reno12 Pro, et cela n'est pas usurpé. Grâce à la grande résolution de ses différents capteurs (même celui à l'avant propose 50 mégapixels), il est en mesure d'afficher les trognes dans leur plus belle imperfection. Blague à part, le détourage est de qualité, le flou assez raisonnable par défaut (et de toute façon réglable), et la carnation plutôt respectée.
© Pierre Crochart pour Clubic
Mais le Reno12 Pro n'est pas un smartphone qui aime le mouvement. Si vous voulez faire un joli portrait, assurez-vous que le sujet est parfaitement immobile. Tenter de capturer le quart d'heure de folie d'un chat est tout bonnement impossible, toutes les photos seront floues. La faute à un SoC qui, encore une fois, développe des performances en deçà de nos attentes.
© Pierre Crochart pour Clubic
Le capteur avant, lui, fait parfaitement son travail. On notera cependant une grosse différence de traitement d'image entre une photo classique et un portrait. Le cliché est, encore une fois, réchauffé, et les traits lissés avec une certaine exagération. Plus qu'avec le capteur grand-angle à l'arrière. Étonnant.
Vidéo
En vidéo, l'OPPO Reno12 Pro se débrouille sans nous décrocher la mâchoire. Plafonnant en 4K à 30 images par seconde, il profite heureusement d'une stabilisation optique correcte. L'image, elle, n'est pas renversante, mais permettra de conserver quelques souvenirs à la volée.
Pour des fichiers plus fluides, il faut abaisser la résolution à du 1080p, qui dégrade d'autant plus la qualité de l'image. Un genre de compromission qu'on aimerait ne plus faire, en 2024, sur un téléphone à presque 600 euros.
Enfin, pour offrir une chute à la hauteur de la blague qu'est le module ultra grand-angle, sachez que ce dernier ne permet de filmer qu'en 720p… à 30 images par seconde. Alors, c'est comment 2014 ?
Autonomie : du jamais-vu
Si le SoC embarqué dans l'OPPO Reno12 Pro ne paie pas de mine côté performances, on sait pourquoi MediaTek a choisi d'y apposer la particule « Energy ». C'est simple : cela fait des années que l'on n'a pas testé un smartphone aussi endurant. Pendant la semaine que nous avons passée avec le téléphone, il n'a été rechargé que trois fois.
Très concrètement, nous avons été en mesure d'accumuler trois jours d'utilisation sur le Reno12 Pro. Sur un week-end, certes, où notre utilisation du smartphone était un peu réduite. Mais même si vous êtes du genre bourrin avec votre mobile, il est quasiment impossible de venir à bout de la batterie en une journée seulement. Cette autonomie stratosphérique s'illustre encore dans le test d'endurance de PCMark, qui établit pas loin d'un record avec 19 h 51 pour passer de 100 à 20 % de batterie.
Côté recharge, si vous êtes correctement équipé, le Reno12 Pro propose également une vitesse très rapide. D'après le fabricant, avec un chargeur de 80 watts, on passe de 0 à 100 % en 46 minutes chrono. Avec notre chargeur de 65 watts, cela nous a pris environ 55 minutes. C'est correct, même si la concurrence fait parfois mieux.
OPPO Reno12 Pro : prix, disponibilité et concurrence
L'OPPO Reno12 Pro est déjà disponible dans les coloris violet (testé) et noir, dans une unique configuration incluant 12 Go de RAM et 512 Go de stockage interne. Il est proposé à 549 euros.
Ce prix, assez commun pour des smartphones de milieu de gamme, vous fera donc hésiter avec le Pixel 8a de Google, le Galaxy A55 de Samsung, ou encore le Xiaomi Redmi Note 13 Pro+.
OPPO Reno12 Pro : l'avis de Clubic
Si l'on peut se réjouir du retour d'OPPO sur le marché français, ce Reno12 Pro laisse comme un petit goût d'inachevé, de trop peu. Reprenant exactement là où il s'était arrêté, le fabricant a comme oublié de prendre en compte que, dans l'intervalle, la concurrence n'a pas ménagé ses efforts pour proposer des produits toujours plus impressionnants à des tarifs autrement plus alléchants.
Le problème du Reno12 Pro ? Essentiellement son prix. Le smartphone est bon, excellent même si l'on n'en a que pour l'autonomie, mais pas pour 550 euros. En cause, des performances insuffisantes et un ultra grand-angle en tout point honteux en 2024. Heureusement, la partie photo est bien rattrapée au vol par une caméra principale honorable et un téléobjectif qui, bien que limité, permet de s'amuser en variant les plaisirs.
Une reprise en douceur pour le constructeur chinois donc, qui va devoir se remonter les manches pour se montrer à la hauteur de sa réputation d'excellence. À charge de revanche ?
- Autonomie redoutable
- Design réussi
- La prestation photo globale
- Logiciel agréable
- Performances un peu justes
- L'ultra grand-angle médiocre
- Rapport qualité-prix discutable
- Beaucoup d'applis préinstallées