Le Magic 7 Pro, prochain flagship d’Honor, aura la lourde tâche de succéder au très réussi Magic 6 Pro. Il est disponible en Chine depuis quelques semaines. Son arrivée en Europe devrait intervenir en début d’année. Nous l’avons pris en main pendant deux jours lors d’un voyage à Shenzhen : voici nos premières impressions.
Design : le changement dans la continuité
Côté design, le Magic 7 Pro reste dans la lignée du Magic 6 Pro que nous avons testé chez Clubic. Les dimensions et le poids sont semblables, tandis que la caméra dorsale est logée dans une excroissance circulaire. Celle-ci a le bon goût d’être centrée sur la face arrière et de ne pas trop en dépasser.
On note au passage que les bords des deux faces sont bien moins courbés que ceux de son prédécesseur. Cela peut sembler anecdotique, mais la préhension nous a semblé plus agréable.
La face avant est essentiellement occupée par un magnifique écran OLED de 6,8 pouces, qui affiche 1280 x 2800 pixels. Il semble a priori identique à celui du Magic 6 Pro : on ne s’en plaindra pas, tant il nous avait séduits.
Pas de changement non plus au niveau de caméra frontale, toujours composée de deux modules afin d’assurer une reconnaissance faciale 3D. Précisons que la dalle OLED est protégée par une feuille de verre Giant Rhino afin de prévenir les rayures.
Le Magic 7 Pro conserve sa certification IP68, à laquelle s’ajoute désormais l’IP69 garantissant sa résistance à un jet d’eau sous pression.
Hardware haut de gamme
Côté quincaillerie, c’est le Snapdragon 8 Elite qui s’y colle. Le dernier SoC en date de Qualcomm doit en théorie fournir une puissance de calcul assez faramineuse, surtout dans la configuration que nous avons eue en main (16 Go de RAM, 1 To de stockage non amovible). Nous n’avons pas pu tester excessivement ses performances, la version chinoise étant dépourvue des services Google. On vous en dira plus lors d’un prochain test.
L’alimentation électrique est assurée par une batterie Silicium-Carbone de 5810 mAh. Cette technologie a pour avantage d’offrir à volume égal un meilleur rendement énergétique que les accumulateurs Lithium-Ion.
Pendant les deux jours de notre prise en main, nous avons vidé la batterie en 36 heures. Cela laisse présager une excellente autonomie puisque nous avons utilisé l’appareil bien plus intensivement qu’à la normale.
La charge rapide 100 Watts nécessite un adaptateur électrique spécifique, non vendu avec le smartphone. L’induction est elle aussi boostée puisqu’elle peut monter à 80 watts, toujours avec un chargeur spécifique.
La photographie pour faire la différence
La caméra dorsale du Magic 7 Pro embarque trois modules photographiques accompagnés d’un autofocus laser. Le principal embarque un capteur de 50 Mpxl et dispose d’un objectif 69 mm dont l’ouverture peut prendre deux valeurs : f/1,4 ou f/2.
Le téléobjectif est de type périscopique. Il est équipé d’un capteur 200 Mpxl et d’un objectif 69 mm ouvrant à f/2,6, soit un zoom optique 3x. Enfin, l’ultra grand-angle ne change pas véritablement par rapport au Magic 6 Pro. Il dispose d’un capteur de 50 Mpxl et d’un objectif 12 mm ouvrant à f/2.
Le module principal et l’ultra grand-angle sont quasiment identiques à ce que proposait le Magic 6 Pro, seul le téléobjectif évolue sensiblement. Honor justifie ses choix en expliquant que le gros du travail a été fait sur le traitement logiciel, et notamment sur l’IA. Celle-ci doit en théorie grandement améliorer les performances du zoom jusqu’en 100x et assurer un excellent rendu en faible luminosité.
Le Studio Harcourt a été mis à contribution afin de co-concevoir le traitement de l’image. Cela devrait surtout se voir avec le mode portrait qui devrait être au moins aussi bon que ce que propose l’Honor 200 Pro, premier appareil de la marque réalisé avec le célèbre studio parisien.
L'IA de plus en plus présente
Last but not least, l’aspect logiciel. À en croire le constructeur, il fait l’objet de toutes les attentions. Pris de court par Samsung en janvier dernier, il a lancé son IA en mode panique. Baptisée Honor AI, elle fut dans un premier temps axée sur le traitement photographique. On la retrouve dans Falcon Capture, le système de traitement d’images maison.
La seconde phase fut l’arrivée de Magic Portal, concept plutôt bien pensé où l’IA cherche à devancer les souhaits de l’utilisateur par l’entremise d’une sorte de menu contextuel. Celui-ci apparaissait sous la forme d’un arc bleuté lorsqu’on tirait vers l’un des bords de l’écran un élément sélectionné. À défaut d’être totalement convaincant, le résultat s’annonçait prometteur.
C’est donc fort logiquement que l’on retrouve Honor AI dans Magic OS 9, la dernière version de la surcouche maison. Elle s’étoffe de nombreuses possibilités en matière de retranscription d’enregistrements, de résumé, d’analyse et de traduction de texte. Reste à savoir ce qui sera transposé dans la version occidentale de MagicOS 9 : Honor intégrera-t-il le français et d’autres langues européennes dès le lancement ? Ou faudra-t-il patienter afin d’en bénéficier ?
On l’a vu, Honor met beaucoup d’espoir (et de technologie) dans le Magic 7 Pro afin de se faire une place sous le soleil européen. Le constructeur doit faire face à une concurrence très rude, Samsung et Xiaomi ayant de sérieux arguments à faire valoir. Le modèle qui sera commercialisé en Europe au premier trimestre 2025 devrait être assez proche de la version chinoise, le logiciel faisant toute la différence.
Reste la délicate question du prix. En Chine, le Magic 7 Pro est disponible en version 12 Go + 256 Go aux alentours de 770 euros hors taxes. C’est à peu près le même prix que le Magic 6 Pro à son lancement chinois : il n’est donc pas délirant de penser que le smartphone sera commercialisé aux alentours de 1 200 euros en France.
07 novembre 2024 à 09h50
