La start-up allemande Sono Motors n'arrête pas de faire parler d'elle, et souvent de la meilleure des manières, en se mettant au défi de concevoir une voiture véritablement écologique.
Elle le prouve encore dans un communiqué envoyé récemment à ses abonnés, dans lequel la start-up dénonce les méfaits de l'utilisation de lithium dans les batteries des voitures électriques. Un pari osé quand on sait que leur modèle « Sion », qui devrait sortir fin 2020, contient bien une batterie, en plus de nombreux panneaux solaires disposés sur la carrosserie du véhicule.
Sono Motors explique les dérives dues à l'utilisation du lithium
C'est la batterie elle-même que Sono Motors fait parler dans ce communiqué, expliquant : « il est temps pour moi de dire quelques mots. Car récemment, mon nom a beaucoup figuré dans les médias du monde entier ».Sono Motors a ainsi souhaité rappeler que les batteries existent depuis longtemps dans notre quotidien, que ce soit avec les smartphones ou les ordinateurs portables. Le communiqué évoque également le fait que c'est la demande qui fait l'offre, avec des utilisateurs souhaitant toujours « plus de puissance, plus de rapidité, et plus d'autonomie ».
La start-up allemande met en opposition les deux facettes du lithium, à la fois « une des plus grandes innovations du siècle dernier, qui change la donne pour les systèmes de mobilité et d'énergie à venir » et « un escroc, exploitant les précieuses ressources de la planète tout en détruisant des paysages par l'exploitation minière, et en ignorant des conditions de travail inhumaines ».
Sono Motors s'engage
Mais Sono Motors ne joue pas l'hypocrite pour autant : l'entreprise a également besoin de cette matière première, comme le montrent les visuels de la batterie présents dans leur newsletter.La start-up dénonce, donc, mais s'engage aussi dans le combat contre les problèmes liés à l'exploitation du lithium.
En première cible, les dérives liées à l'extraction, comme la consommation d'eau « qui pose un problème majeur aux habitants et aux animaux » des secteurs concernés, et celle du cobalt qui s'appuie sur « des méthodes simples et non industrielles dans les mines où règnent des conditions de travail inhumaines » ; un problème également dénoncé dès 2017 par Amnesty International.
Sono Motors propose donc aux consommateurs d'agir en dénonçant ces pratiques auprès des politiques et des constructeurs, ceux qui auront le plus de poids. Certains constructeurs comme Renault ou BMW s'étaient d'ailleurs déjà engagés à changer leur manière de travailler, en étant plus précautionneux quant à la traçabilité de leur matière première.
À son tour, Sono Motors s'engage à porter la plus grande attention possible à la provenance de ses matières premières : « Nous nous considérons comme responsables des efforts visant à améliorer la chaîne d'approvisionnement et avons donc intégré la protection de l'environnement et la justice sociale dans nos directives d'achat. [...] Cela inclut l'obligation pour nos fournisseurs et nos partenaires contractuels de défendre les droits de l'Homme, d'exclure la discrimination, de lutter contre le travail forcé ou punitif ou le travail des enfants, et de réduire au maximum l'impact de leurs actions sur la nature et l'environnement ».
Les batteries des Sion seront ainsi fabriquées en Allemagne et les voitures seront assemblées en Suède dans une usine 100% alimentée en énergie renouvelable.
Source : AVEM