Lors d'une conférence internationale sur l'électrification de l'énergie et des véhicules automobiles, l'Agence internationale de l'énergie a fustigé les SUV, qui représentent 200 millions de véhicules dans le monde.
Malgré les progrès et la popularité croissante des véhicules électriques, les SUV thermiques continuent de séduire les consommateurs et mettent à mal l'électrification.
La deuxième cause de l'augmentation des émissions de CO2
Selon Fatih Birol, directeur de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les SUV ont été la deuxième cause de l'augmentation des émissions de CO2 dans l'atmosphère entre 2010 et 2018.Lors de cette conférence, qui a eu lieu à Paris en début de semaine, Fatih Birol a ainsi fustigé la popularité des SUV, dont les ventes auraient été multipliées par six en dix ans. Il y en aurait aujourd'hui 200 millions en circulation, contre 35 millions en 2010. Ces véhicules consomment un quart d'énergie en plus par rapport à une voiture de taille moyenne, souligne le rapport dévoilé en parallèle par l'AIE.
Le SUV anéantit les progrès des véhicules électriques
En matière d'émission carbone, le succès des SUV mettrait ainsi à mal tous les progrès réalisés grâce à la multiplication des véhicules électriques.« Oui, les voitures électriques marchent fort, il y en a environ 6 millions dans le monde [...] Mais est-ce synonyme de décarbonation ? Absolument pas », a affirmé le directeur de l'AIE, relevant que la moitié des SUV roulent « dans un pays, en Asie », en l'occurrence la Chine.
Selon l'AIE, depuis 2011, les SUV ont été à l'origine d'une augmentation de la demande en pétrole de l'industrie automobile, à hauteur de 3,3 millions de barils par jour. En cela ils anéantissent les progrès éventuellement réalisés par les petites voitures ou les économies de carburant permises par les voitures électriques.
« Si l'appétit des consommateurs pour les SUV continuait de croître au rythme de cette dernière décennie, ces voitures ajouteraient près de deux millions de barils par jour à la demande mondiale de pétrole d'ici à 2040, annulant les économies permises par 150 millions de voitures électriques », prévient par ailleurs le rapport.
Source : IEA