Le temps de recharge est l'un des plus gros freins à l'achat d'un véhicule électrique. Mais ça, c'était avant ? Des chercheurs affirment qu'il sera bientôt théoriquement possible d'obtenir 320 km d'autonomie en seulement 10 minutes de charge. Mais cette prouesse demeure, pour le moment, expérimentale.
À l'heure où de plus en plus de constructeurs (Seat, Renault ou encore Opel, pour ne citer qu'eux) prévoient de lancer de nouveaux modèles électriques pour les prochaines années, les technologies de charge rapide apparaissent parmi les principaux leviers de développement.
Une question de température
C'est en montant la température (aux alentours de 60 °C) que les chercheurs ont réussi à faire encaisser aux batteries une telle charge électrique. De cette façon, les réactions chimiques à l'intérieur de la batterie s'accélèrent considérablement. Avec une chaleur plus élevée pendant la recharge, puis une variation à température ambiante pendant l'utilisation, il est ainsi possible d'augmenter radicalement les délais de charge.Les scientifiques avancent également que cela permettrait d'obtenir une meilleure préservation des composants sur le long terme. Ainsi, selon l'équipe, il est primordial de faire fluctuer efficacement les températures, afin de limiter les dégâts qui peuvent se produire en cas d'usage intensif d'une batterie au lithium. Cela répondrait au problème majeur des voitures électriques : l'autonomie.
Encore à l'étape expérimentale
Si cette méthode est prometteuse, elle n'est pour le moment pas applicable sur de longues durées. Théoriquement, 10 minutes suffisent pour accélérer l'incorporation d'ions-lithium dans des couches de graphite. Pour Rick Sachleben, un chimiste retraité, transposer cette technique à un niveau industriel prendrait « sans doute une décennie ».Si Tesla indique que ses derniers modèles mettent environ 40 minutes pour se recharger partiellement (80%), l'autonomie des véhicules électriques est certainement le principal frein pour concurrencer les voitures à essence. Le professeur Clare Grey de l'université de Cambridge note que cela suggère que « les effets positifs du chauffage (réduction de la métallisation au lithium) l'emportent sur les processus de dégradation considérables qui se produisent à des températures plus élevées ».
Pour que cette technologie soit véritablement mise sur le marché à grande échelle, il faudra encore quelques années de tests, notamment pour s'assurer que les batteries ne risquent pas d'exploser sous ce type de charge importante. Les modèles devraient également tous êtres en mesure d'absorber rapidement 400 kilowatts d'énergie.
Sources : The Guadian & Phys.org.