Avec les débuts de production de l'ID.3, Volkswagen se lance pleinement dans l'univers des véhicules entièrement électriques. Le modèle zéro émission sera produit dans une usine fraîchement rénovée. La chancelière allemande Angela Merkel s'est rendue sur place pour inaugurer la production, encourageant l'initiative du constructeur.
Si Volkswagen réagit suite au Dieselgate, l'élue cherche elle aussi à faire taire des critiques à son encontre.
L'ID.3, un tournant pour Volkswagen
Lundi 4 novembre, Angela Merkel s'est rendue dans l'usine Volkswagen de Zwickau, à l'est de la Saxe. Entièrement rénové, l'établissement a commencé la production de la nouvelle ID.3, la compacte entièrement électrique du constructeur allemand. Plus de 35 000 clients ont déjà commandé ce modèle dont les prix démarrent un peu en-dessous de 30 000 euros. « Ceci marquera un changement de paradigme au sein de la mobilité jamais vu dans l'histoire de l'automobile », a déclaré l'élue, affirmant que l'Allemagne allait engager de « grands efforts » afin d'encourager le pays à se tourner vers l'automobile électrique.Le groupe vise la vente de 22 millions de véhicules électriques d'ici 2028. Le P.-D.G. de Volkswagen, Herbert Diess a déclaré dans un discours que l'ID.3 apportera « une contribution importante à la percée de la mobilité électrique ». À l'usine de Zwickau, un membre du conseil d'administration, Thomas Ulbrich, détaille :« Le début de la production de l'ID.3 inaugure une nouvelle ère pour Volkswagen, une expérience comparable à la première Beetle ou à la première Golf ». Herbert Diess ajoute : « La question n'est pas de savoir si la voiture électrique va l'emporter, mais à quelle vitesse cette transition se fera sur les différents marchés ». L'usine de Zwickau, dans laquelle Volkswagen investit 1,2 milliard d'euros, doit être en mesure de produire 330 000 véhicules électriques chaque année à partir de 2021.
Lendemains difficiles pour la « Deutsche Qualität »
Que ce soit pour Volkswagen ou pour Angela Merkel, l'inauguration de l'usine de Zwickau a également une portée politique.Le procès du Dieselgate s'est ouvert fin septembre, quelques jours après que le parquet de Brunswick a demandé le renvoi d'Herbert Diess. Le constructeur, qui disposera d'ici 2022 de huit usines produisant des véhicules électriques, doit faire oublier cet épisode fortement médiatisé. Angela Merkel choisit d'encourager le groupe, le prix de la conversion à l'électrique pouvant mettre à mal son bilan financier. Volkswagen a déjà alloué 30 milliards d'euros au développement de sa gamme électrique.
Jugée trop laxiste envers l'industrie automobile et sa conversion aux véhicules propres, la chancelière allemande doit elle aussi faire face à des critiques. Sa venue dans l'usine de Volkswagen est l'une de ses réponses. Elle a déclaré le 3 novembre que l'Allemagne disposerait d'un million de points de recharge d'ici 2030, rapporte Reuters. Elle a également ajouté rester ouverte à la technologie de l'hydrogène, et dit étudier la création d'un « bonus environnemental ». Il s'agirait a priori d'un équivalent à la prime à la conversion financé par le gouvernement allemand et les constructeurs automobiles.
Source : Bloomberg.