Malgré l’essor des voitures électriques, les constructeurs pourraient supprimer 80 000 postes

Bastien Contreras
Publié le 12 décembre 2019 à 17h34
Usine automobile

Avec l'électrification, l'industrie automobile connaît une évolution majeure. Et si la demande en véhicules électriques est en plein boom, le marché est globalement en berne. Ce qui conduit les entreprises à mener des plans sociaux, dont seront victimes des dizaines de milliers d'employés.

Avec les récents progrès technologiques, le marché automobile subit une transformation aux multiples implications. Voitures électriques, conduite autonome, services de partage de véhicules... Les constructeurs se voient contraints de s'adapter aux nouveaux usages, mais également à une demande en baisse.

L'Europe et les États-Unis les plus affectés

Ainsi, d'après la société d'information économique américaine IHS Markit, le secteur aura produit 88,8 millions de véhicules en 2019. Soit une baisse de 6 % par rapport à l'année précédente. Et pour l'Union de l'industrie automobile, en Allemagne, l'heure n'est pas non plus à l'optimisme : l'organisme prévoit la poursuite de la décroissance, jusqu'à atteindre le plus bas volume de livraisons enregistré depuis 2015.

Dans un tel contexte, rares sont les entreprises de l'industrie à en sortir indemnes. La plupart d'entre elles cherchent plutôt à réaliser des économies, une démarche qui implique, comme souvent, de nombreux licenciements. Ainsi, selon les chiffres recueillis par Bloomberg, ce sont plus de 80 000 emplois qui seront supprimés dans les prochaines années, majoritairement aux États-Unis, en Allemagne et au Royaume-Uni.

Aucun grand groupe épargné

Parmi les acteurs concernés, on retrouve par exemple Ford : la société américaine prévoit la fermeture de six usines dans le monde, provoquant le départ de 17 000 employés, dont 12 000 en Europe. De même, bien qu'ayant fait figure de pionnier dans l'électrification, le constructeur japonais Nissan a annoncé un plan de réduction des coûts, poussant ainsi 12 500 salariés vers la sortie.

Bien sûr, dans plusieurs cas, les orientations stratégiques ont suscité les vives protestations des travailleurs concernés. Par exemple, il y a trois semaines, 15 000 personnes ont manifesté dans les rues de Stuttgart (Allemagne), pour dénoncer les licenciements. Elles accusaient notamment les dirigeants de Mercedes-Benz (groupe Daimler) et d'Audi (groupe Volkswagen) de se servir du virage électrique comme prétexte pour augmenter leurs profits.

Malheureusement, la mobilisation n'a pas permis d'obtenir de résultats significatifs : une semaine plus tard, Audi annonçait la suppression de 9 500 postes en Allemagne d'ici 2025 et Daimler celle de 10 000 emplois dans les prochaines années.

Source : Bloomberg
Bastien Contreras
Par Bastien Contreras

Ingénieur télécom reconverti en rédacteur web. J'écris sur les high tech, les jeux vidéo, l'innovation... J'ai d'ailleurs été responsable d'accélérateur de startups ! Mais je vous réserve aussi d'autres surprises, que vous pourrez découvrir à travers mes articles... Et je suis là aussi si vous voulez parler actu sportive, notamment foot. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est comme du FIFA, mais ça fait plus mal aux jambes.

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Commentaires (10)
Vanilla

Il y a beaucoup moins de pièces dans une voiture électrique c’est donc plus simple à faire fabriquer par des robots, donc moins besoin d’humains.

Et dans le secteur de l’entretien de voiture aussi il y aura des emplois en moins, car il n’y en a presque plus du tout dans une électrique. Mais ça on ne le verra que quand les électriques deviendront majoritaires, jusque là les réparateurs de voitures devraient réussir à survivre avec le parc installé

nirgal76

C’est surtout que comme il y a beaucoup moins de pièces, ça va être un carnage chez les équipementiers. Le passage à la voiture électrique va provoquer une énorme vague de fermeture et de licenciements.

toug19

et aussi qu’une partie des emplois est dans la fabrication des batteries que l’Europe a délaissé. Peut être que cela pourrait changer avec « l’Airbus de la batterie », un plan de plus de 3 milliards d’Euro.

nicgrover

Eh oui rentabilité oblige… La main-d’oeuvre me direz-vous ? Accessoire…

Et ça ne sont pas les P-DG ni les actionnaires qui s’en plaindront…

newseven

C’est que la pièce principale de la voiture électrique , les batteries sont fabriquées en chine.
Donc, il y a des répercutions sur les emplois dans l’industrie automobile.
Pour vrais , c’est que les emplois sont simplement déplacé en chine.
Ce n’est pas pour rien que la chine a investie des milliards dans les usines de batteries
.
Tesla a aussi investie dans les usines au usa mais sans l’aide du gouvernement , tesla risque de perdre la partie.
Trump «ne croit pas» au changement climatique dons , il risque d’avoir des pertes d’emplois monumentale au usa .

il faut que les gouvernements réagissent avant que la chine contrôle tout la production mondial.

jls2211

« Par exemple, il y a trois semaines, 15 000 personnes ont manifesté dans les rues de Stuttgart (Allemagne) »

Tient, aucun mots dans les médias pour nous citer l’Allemagne en exemple sur ce coup.

Vanilla

Si les chinois sont premier dans les batteries, c’est parce qu’ils les produisent pour moins cher que leur concurrents, c’est exactement la même raison pour laquelle les chinois ont complètement rafflé le marché du photovoltaïque, de mémoire Siemens avait injecté 2 milliards d’euros en recherche et développement et avait un produit avec un meilleur rendement, mais ils ont tout de même jeté l’éponge face aux prix chinois.

dapoussin

Ça s’appelle le progrès, rien de nouveau… Les livreurs de carburant, les compagnies pétrolières devront aussi s’adapter. Il faudra moins de raffineries, moins de dépôts de carburants, etc. L’important est de ne pas se laisser dépasser par les innovations des autres, et pour l’instant l’Europe n’est pas vraiment en pole position, surtout sur les batteries.

newseven

Tesla a compris que les idée peuvent venir de partout et il investie partout dans le monde pour le développement de nouvelle batterie plus performant et moins cher.
La chine investie pratiquement que dans la chine.

Donald Trum n’a pas torr d’imposer des sanctions contre la chine.
Si tous les pays auraient des couilles ,ils devraient suivre Donald Trum pour qu’on garde nos emploie payant dans nos pays en imposant des sanctions commun et équitable contre la chine.

Vanilla

Ça s’appelle le protectionisme et il a été économiquement prouvé que non seulement cela ne sert à rien (puisque tout le monde fini par faire le même protectionnisme et cela annule donc les effets) mais surtout cela mène à la guerre. (La vraie, pas seulement économique)

Mais tu dois certainement être trop jeune pour comprendre… (et au passage il se nomme Donald trumP, avec un P comme Protectionnisme.

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