© Alexander Shatov / Unsplash
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L'ARCEP, qui a publié jeudi son rapport sur l'état d'Internet en France, souligne la part colossale des géants du numérique, Netflix (largement) en tête.

Dites-vous que plus de la moitié du trafic internet provient, en France, d'acteurs qui délivrent des contenus vidéo. Et le premier d'entre eux n'est autre que le géant Netflix, source à lui tout seul de près de 20 % du trafic français. C'est en tout cas ce que souligne le rapport sur l'état d'Internet dans le pays publié jeudi par l'Autorité de régulation des télécoms (ARCEP), avec des données arrêtées à la fin du mois de décembre dernier.

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Netflix, source majeure du trafic internet français

Si l'on procède à la décomposition des données, on s'aperçoit que 51 % du trafic vers les clients des principaux fournisseurs d'accès français provient de cinq fournisseurs, tous acteurs de contenus vidéo : Netflix, Google, Akamai, Facebook et Amazon. Au fil des années, la tendance qui concentre une plus grande partie du trafic dans les mains d'acteurs toujours plus nombreux ne cesse de se renforcer.

Mais il existe une tendance dans la tendance, une sorte de mise en abyme qui plonge Netflix dans une catégorie à part. Le service de streaming vidéo de Reed Hastings creuse en effet l'écart dans le volume de trafic avec les autres fournisseurs de contenu. Il pèse ainsi pour 21 % du trafic internet français, devant Google (11 %), Akamai (qui aide à la distribution de Disney+), Facebook, puis Amazon, qui se situent entre 8 et 5 %.

Le trafic entrant vers les FAI français Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free a augmenté de plus de 25 % en un an, passant de 28,4 Tbits/s fin 2020 à 35,6 Tbits/s fin 2021. Il y a trois ans, ce trafic entrant à l'interconnexion vers les principaux FAI français était inférieur à 15 Tbits/s.

© ARCEP

Pour la moitié, ce trafic est issu des liens de transit, dont Orange est l'acteur principal. L'opérateur historique exerce une activité de transitaire, c'est-à-dire de gestionnaire de réseaux internationaux. C'est aussi le cas de AT&T, NTT Communications, PCCW, Deutsche Telekom AG, Verizon ou Tata Communications. Tous ont développé un réseau longue distance et disposent d'interconnections directes avec les autres opérateurs majeurs du globe.

La question (sans solution ?) des codecs vidéo

Plusieurs éléments expliquent cette consommation grandissante et le poids croissant de Netflix ou, dans une moindre mesure, de Google, via YouTube. Il y a d'abord la forte hausse du streaming vidéo dans sa globalité, mais aussi la nécessité d'une latence toujours plus faible et d'une qualité vidéo/audio optimale.

L'ARCEP fait d'ailleurs une parenthèse bien utile sur les codecs et leur rôle dans l'acheminement des flux vidéo, jetant un pavé dans la mare. Pour rappel, un codec est un dispositif qui permet de mettre en œuvre l'encodage et le décodage d'un flux de données. Il permet de réduire le poids de ce flux transmis.

Aujourd'hui, la majorité du trafic internet planétaire est fait de données vidéo compressées. Le code vidéo majoritaire est notamment bien connu des monteurs vidéo : le fameux H.264/AVC. Il existe pourtant des codecs de nouvelle génération qui permettent de diviser par plus de deux la taille des flux vidéo, et qui permettent donc de faire baisser le trafic et la consommation énergétique.

Sauf que les codecs plus performants (HEVC, VP9, AV1) peuvent générer des incompatibilités et faire tomber l'hébergeur de contenus dans une spirale de démultiplication des encodages, ce qui n'est viable sur aucun plan.

Pour faire baisser le trafic, et sans réglementation définie pouvant déboucher sur des sanctions, il faudra donc attendre. La généralisation probable des contenus en 4K et/ou en meilleure qualité sonore n'aidera en rien les partisans de cet objectif noble.

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Source : ARCEP