Les échanges entre Netflix et le gouvernement ont donc débuté. Selon l'AFP, reprenant des propos du ministère, la décision de Netflix d'aborder le marché français a bel et bien été prise. Toutefois, certains points doivent encore être étudiés et la société s'interroge quant à ses obligations de financement de la création culturelle sur le territoire. Netflix devrait également mettre à disposition de ses abonnés une part d'œuvres françaises au sein de son catalogue.
Cette question est cruciale pour que la plateforme puisse ouvrir ses portes en France. Récemment, le rapport Bonnell, traitant du cinéma à l'heure du numérique, évoquait les problèmes que peut constituer l'arrivée d'un acteur tel que Netflix. Le document précisait que : « ces compétiteurs sont, à ce jour, exonérés des contraintes pesant sur leurs homologues français (fiscalité, obligations d'investir, respect de la chronologie des médias). De plus, ils utilisent des méthodes commerciales agressives de pénétration des marchés. Une compétition aussi inégale pourrait tourner au désavantage des opérateurs français ».
Malgré ces craintes, certains responsables du cinéma seraient prêts à rebattre les cartes dans ce secteur en autorisant Netflix à proposer à ses utilisateurs la consultation de films en SVOD (vidéo par abonnement) 18 mois après leur sortie en salle. Il s'agit donc d'en finir avec le délai actuel de 36 mois, lorsqu'un film n'est pas préfinancé.
Si ce point est encore loin de faire consensus, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture a expliqué au Figaro qu'elle n'entend pas « fermer la porte » à Netflix « mais les sensibiliser à l'intérêt pour eux de participer à notre écosystème. Il faut avoir une vision globale, industrielle de l'ensemble de la filière ».