Les Français regardent de moins en moins la télévision et préfèrent se reporter - surtout les plus jeunes - vers des contenus digitaux accessibles sur ordinateur, tablette ou smartphone. Les diffuseurs français en ont conscience, cherchent à récupérer les parts de marché évaporées du petit écran.
Après l'Alliance lancée en mai par l'audiovisuel public européen, ce sont maintenant des producteurs français qui se lancent dans la course au streaming.
Le pacte sacré des trois poids-lourds français
TF1, France Télévisions et M6 ont l'intention de créer leur propre plate-forme web commune payante du nom de Salto. Les trois groupes ont d'ailleurs, selon les informations de nos confrères des Echos, présenté leur projet à leur conseil d'administration ce jeudi.Cette plate-forme commune devrait héberger leurs chaînes respectives en direct, les différents services de rattrapage mais également un catalogue accessible en service à la demande par abonnement (SVoD). Concernant ce dernier, il faudra que les trois diffuseurs créent un maillage efficace et trouvent une pertinence relative dans la « ligne éditoriale » de la plate-forme. Dit autrement, ils ne devront pas voir le service comme un « fourre-tout », mais essayer au contraire de construire une identité commune, qui puisse réunir les différents publics.
Sur l'aspect pratique, TF1, France Télévisions et M6 détiendront chacun un tiers du capital. Un schéma que l'on retrouve chez Hulu, avec NBCUniversal, 21st Century Fox et The Walt Disney Company comme acteurs. Attention tout de même à ne pas tomber dans l'emballement si le projet venait à aboutir : si Hulu compte désormais plus de 20 millions d'abonnés (soit presque deux fois plus qu'il y a deux ans), le site américain, pas encore présent en France, n'est toujours pas rentable, et continue de perdre de l'argent en 2018.
Les groupes français devront donc trouver le bon compromis pour construire un catalogue enrichi de contenus attractifs, sans pour autant investir plus que de raison. Le plus dur commence.