Voiture autonome : Toyota et Nissan attaquent

Thomas Pontiroli et Relaxnews
Publié le 07 novembre 2015 à 09h48
Géants de l'automobile, Toyota et Nissan n'en sont pas moins menacés par de nouveaux concurrents potentiels (Google, Uber...) qui pourraient imposer de nouveaux standards.

Toyota et Nissan attaquent sur l'autonome. Si Tesla a déjà concrétisé en partie ce futur mode de conduite, le véritable saut dans l'autonome - le stade 4, où l'auto circulera par ses propres moyens - réclamera du temps et de l'argent. Pour cela, Toyota a débloqué une enveloppe de 1 milliard de dollars et ouvrira son centre de développement dans la Silicon Valley. Focalisé sur l'intelligence artificielle, il emploiera 200 personnes.

« Je disais jusque-là que nous nous mettrions à la conduite autonome seulement si les voitures en question battaient l'homme dans une course de 24 heures », a déclaré le président Akio Toyoda, faisant référence à son engagement en championnat du monde d'endurance - où il peine à battre Audi et Porsche, des voitures pilotées par des humains ! Mais le président de Toyota déclare avoir « changé d'avis », rapporte Reuters.

Le risque de disparaître

Impliqué dans la planification des JO de 2020 et des Jeux Paralympiques à Tokyo, le dirigeant a expliqué avoir eu « une prise de conscience de la nécessité de tels types de véhicules pour les personnes âgées et les handicapés ». Deuxième constructeur automobile dans le monde - tout juste derrière Volkswagen - Toyota pourrait mal anticiper la révolution annoncée de la conduite autonome, et être battu par des concurrents.


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La Toyota « Highway Teammate » sait changer de voie, doubler, ralentir selon le trafic et sortir de l'autoroute - Crédit : Toyota.

Comme dans d'autres industries, ce ne sont pas forcément les acteurs dominants qui sont les auteurs de la transformation. Et dans l'automobile, tout porte à croire que les géants du numérique sont bien partis pour imposer leur vision : Google a déjà sillonné les routes américains avec ses voitures autonomes, Uber compte dépenser des millions en R&D sur ce sujet, pour espérer se passer de ses chauffeurs. Et sans parler de Tesla.

Filant la métaphore de la course automobile, Akio Toyoda a rappelé qu'« au début d'une course de voitures, on peut très bien être mal placé (...) mais la course est très longue » et « qui peut savoir qui la gagnera ? ». Le 6 octobre, Toyota a déjà présenté sa première voiture autonome, la Highway Teammate. Une voiture spécialement taillée pour circuler sur autoroute, et qui pourrait être vendue à l'occasion des JO de 2020.

Une Nissan Leaf autonome

Chez Nissan, on affûte également ses armes. La semaine dernière, il effectuait ses premiers tests de conduite sans chauffeur et en conditions réelles, sur autoroute et en centre-ville, avec la volonté de prouver que cette technologie, encore au stade du prototype, sera embarquée dans des véhicules grand public d'ici à 2020.

Comme le concept « Highway Teammate » de Toyota et la fonctionnalité Autopilot récemment dévoilée par Tesla, cette nouvelle technologie est en cours de test à bord de véhicule électrique Leaf du constructeur sur lequel la conduite autonome peut prendre le relai sur le conducteur dans certaines circonstances. « Piloted Drive » est développé et testé dans des environnements urbains complexes, et sur de simples autoroutes.


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Comme chez Toyota, la « Nissan Intelligent Driving » - présentée au salon de Tokyo - évoluera d'abord sur autoroute - Crédit : Nissan.

Pour réaliser cette prouesse, la voiture intègre un scanner laser capable de mesurer les distances en trois dimensions au millimètre près, afin de se positionner en fonction des autres véhicules, mais également des infrastructures de la voirie et des piétons. Ce scanner fonctionne avec une caméra à 360°, permettant aux systèmes embarqués de prendre les décisions de trajectoire et d'itinéraire les plus rapides et les plus sûrs.

La ville, pas avant 2020

Une bonne partie de cette technologie est encore au stade embryonnaire, c'est pourquoi le but initial de Nissan est de dévoiler la version 1.0 de son « Piloted Drive » (sur autoroutes) dans ses modèles de série au Japon d'ici fin 2016. En 2018, le système devrait réussir à effectuer des changements de file - ce qui est déjà le cas sur la Tesla Model S - et d'ici 2020, il Sera capable d'évoluer aussi dans un environnement urbain.

Mais « Piloted Drive » n'est qu'un élément d'un système de conduite autonome bien plus large appelé « Nissan Intelligent Drive » qui fonctionnera de concert avec le conducteur pour limiter les accidents et même prendre le relai de la conduite. « Chez Nissan, nous nous préparons à la mise en application de la conduite autonome », a expliqué le vice-président de la marque Takao Asami. « Le prototype que nous présentons (voir la photo ci-dessus) est la preuve que nous nous rapprochons de cet objectif. »


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Par Thomas Pontiroli et Relaxnews

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