Le National Transportation Safety Board (NSTB) a tenu une réunion publique dont il a publié un compte-rendu mardi 25 février. L'organisme estime que Tesla n'en fait pas suffisamment pour rendre son logiciel de conduite autonome, Autopilot, plus sûr.
Malgré l'envoi de recommandations à Tesla, le NSTB dit n'avoir reçu aucune réponse.
Accident mortel
La réunion s'est intéressée à l'accident qui a tué Walter Huang, un ingénieur américain. En 2018, alors que celui-ci est engagé sur une autoroute, il perd le contrôle de son Model X et percute le terre-plein central.Le comité de sécurité a rapporté que le conducteur jouait à un jeu mobile sur son téléphone au moment de l'accident, alors que la fonction de pilote automatique du véhicule était activée. Il n'a pas pu déterminer si le conducteur avait son téléphone dans les mains au moment de l'accident. En revanche, il a affirmé que celui-ci n'avait pas posé les mains sur le volant dans les six secondes précédant le choc.
Après l'accident, un proche de Walter Huang a rapporté que lors de trajets précédents, le véhicule s'était déjà rapproché à plusieurs reprises de la séparation centrale. Tesla s'est donc partiellement appuyée sur cette déclaration, déclarant que « M. Huang était bien conscient que l'Autopilot n'était pas parfait. [...] Le seul moyen pour que cet accident se soit produit est que M. Huang n'ait pas prêté attention à la route malgré les avertissements émis par le véhicule ».
Pour Tesla, il n'y a donc pas de doute, le conducteur est responsable de l'accident qui lui a coûté la vie. Le constructeur américain dit l'avoir martelé : même lorsque la fonctionnalité est enclenchée, le conducteur doit garder les mains sur le volant et être prêt à réagir en toutes circonstances.
Communication paradoxale
Ce n'est pas ce qu'estime le NSTB. Pour lui, Tesla fait une promotion paradoxale. Le média Vox rappelle que sur le site de Tesla, on peut lire : « Toutes les nouvelles voitures Tesla possèdent les équipements nécessaires à une conduite pleinement autonome, dans presque toutes les circonstances. Le système est conçu pour conduire sur des trajets de courte ou longue distance, sans qu'aucune action ne soit requise de la part du conducteur ». Pour Robert Sumwalt, le Président du NSTB, « il est temps d'arrêter de prétendre aux conducteurs de véhicules partiellement automatisés qu'ils ont des voitures sans conducteur ».Pourtant, l'organisme ne reproche pas tant à l'Autopilot de Tesla d'avoir des défauts que son manque de volonté à vouloir les corriger. Robert Sumwalt a déclaré : « Nous demandons instamment à Tesla de continuer à travailler sur l'amélioration de la technologie du pilote automatique et à la NHTSA (l'agence fédérale américaine chargée de la sécurité routière, ndlr) de s'acquitter de sa responsabilité de surveillance pour s'assurer que des mesures correctives sont prises si nécessaire ».
L'agence a contacté Tesla en même temps que Volkswagen, Nissan et BMW, leur fournissant des recommandations à suivre pour améliorer la sécurité de leurs véhicules autonomes. Robert Sumwalt explique que « malheureusement, un fabricant nous a ignorés, et ce fabricant, c'est Tesla ». Il ajoute : « Nous exigeons que les destinataires des recommandations nous répondent dans les 90 jours. C'est tout ce que nous demandons. Mais cela fait 881 jours depuis que ces recommandations ont été envoyées à Tesla et nous n'avons reçu aucune réponse. Nous attendons toujours ».
Sources : Vox et Engadget