Pour envoyer un message fort à Activision Blizzard, le groupe de hackers Blizzless Project a rendu accessibles plusieurs jeux Blizzard sur Discord.
Plus précisément, le groupe a rendu disponibles les récents remasters de StarCraft, Warcraft III et Diablo II dans une version se passant de la connexion obligatoire sur Battle.net.
Un piratage qui a semé la Discord chez Blizzard
Ce n'est un secret pour personne, l'aura d'Activision Blizzard a été fortement entachée ces dernières années. Monétisation douteuse de ses jeux, affaires de harcèlement sexuel et moral en son sein ou connexion obligatoire pour jouer à des jeux même en solo : les raisons derrière la perte de confiance des joueuses et joueurs à l'égard du géant américain sont nombreuses.
Ce sont notamment les griefs du groupe Blizzless Project, opérant en toute vraisemblance en Russie, à l'égard de la société. Il pointe du doigt également, en plus des récentes bévues d'Activision Blizzard, la façon dont ont été traités les joueuses et joueurs russes à la lumière du terrible conflit opposant l'Ukraine et la Russie. Il explique ainsi que « les joueuses et joueurs peuvent acheter un jeu et se voir supprimer le droit d'y jouer selon les lubies des éditeurs ».
Pour montrer son mécontentement, le groupuscule a réussi à supprimer l'obligation d'une connexion obligatoire sur les remasters de grands classiques de Blizzard. StarCraft : Remastered, Warcraft III : Reforged (le fameux) et Diablo II : Resurrected peuvent ainsi être récupérés gratuitement sur le Discord de Blizzless Project (une opération à ses risques et périls, bien entendu). Ces versions permettent donc de (re)découvrir les grands classiques de Blizzard remis au goût du jour, même en mode hors connexion.
Un concept qui ne date pas d'hier
Quand bien même il s'agit d'une action forte de la part du groupe de hackers, l'idée de pouvoir jouer à des jeux Blizzard en mode hors connexion n'en est pas à son coup d'essai. En mars 1998, un package d'émulation « bnetd » intitulé « StarHack » permettait en effet de faire de même sur le jeu StarCraft original.
Après avoir reçu une lettre de mise en demeure de la part de Blizzard, son créateur, Mark Baysinger, a abandonné le projet un an après sa genèse. En sa qualité d'open source, StarHack a toutefois poursuivi son bout de chemin avant d'être traduit en justice par Blizzard. Il s'agit d'ailleurs de l'un des premiers cas juridiques d'invocation du DMCA pour mettre fin à de telles pratiques de piratage.
Le groupe Blizzless, basé en Russie, ne semble pas aussi inquiet quant au sort de son projet. Il ne s'agirait d'ailleurs que d'une première étape visant à rendre les jeux Blizzard accessibles au plus grand nombre. Le groupuscule envisage en effet de délivrer une partie de son code source afin que la communauté puisse également se l'approprier.
Pour l'heure, Blizzard ne semble pas avoir pris de mesures fortes visant à mettre un terme aux pratiques de Blizzless Project. Une affaire qui sème la pagaille à suivre, donc.
Source : TorrentFreak