Très en pointe pendant la campagne dans l'utilisation des nouvelles technologies avec un blog, une WebTV ou encore un réseau social, Nicolas Sarkozy était jusqu'à présent plutôt discret sur sa vision industrielle en matière de nouvelles technologies. Le Président de la République a en tout cas profité de l'ouverture du CeBIT de Hanovre, le plus grand salon européen sur les nouvelles technologies et dont la France était cette année l'invité d'honneur, pour corriger le tir et même faire preuve d'un certain volontarisme en matière de haut débit et de supercalculateurs.
100% des Français connectés à haut-débit
En présence de Angela Merkel, Chancelière allemande, José-Manuel Barroso, Président de la Commission Européenne et Steve Ballmer PDG de Microsoft, le chef de l'Etat a ainsi rappelé que la “révolution des nouvelles technologies avait été la première révolution du XXIe siècle” mais que cette révolution devait “rester au service de l'Humain”.
Souhaitant lutter contre le risque de “fracture numérique entre les territoires”, Nicolas Sarkozy a ainsi proposé qu'une partie des fréquences dégagées en 2011 par la télévision analogique soient consacrées à l'internet sans-fil à haut débit avec pour objectif que 100% des Français disposent d'un accès internet fixe (ADSL, FTTH, ...) ou mobile (3G, Wimax, ...) d'ici la fin de sa présidence.
Un nouveau Quaero ?
Eludant le projet Quaero voulu par Jacques Chirac et Gerhard Schroeder en 2005 mais prenant l'exemple de Galileo dans le domaine des satellites, Nicolas Sarkozy a également proposé une association franco-allemande dans le domaine des supercalculateurs. “Ces ordinateurs capables de faire un million de milliards d'opérations par seconde seront les moteurs de la recherche et de la technologie de demain” a ainsi expliqué le Président de la République, qui souhaite multiplier les coopérations industrielles entre les deux pays, sur le modèle de coopérations passées comme Ariane, Airbus, EADS ou plus récemment Business Objects, éditeur logiciel français racheté par le groupe allemand .
Accès internet, logiciel, calcul, .. des sujets “industriels” qui n'avaient pas intéressé le candidat mais qui semblent enfin soulever l'intérêt d'un Président enfin conscient qu'un quart de la croissance des pays développés reposait désormais sur les nouvelles technologies. Reste à savoir si Nicolas Sarkozy créera après les élections municipales, comme l'annonce la rumeur, un poste de secrétaire d'Etat chargé des nouvelles technologies et dont la mission sera certainement de concrétiser la vision présidentielle.