Du streaming à la demande
Ceux qui utilisent déjà Deezer ne se sentiront guère dépaysés en arrivant sur Jiwa, puisque le principe de fonctionnement est similaire. Un moteur de recherche permet de localiser les titres ou les artistes de son choix, et de les écouter immédiatement, sur le mode du streaming, ou diffusion en direct, ce qui signifie que les fichiers ne sont théoriquement pas téléchargés sur la machine de l'utilisateur.
Après création d'un compte, l'internaute se verra proposer la création de listes de lecture, ainsi que diverses fonctionnalités communautaires, comme l'échange de messages avec d'autres membres du service ou la recommandation de morceaux. Jiwa intègre enfin des dispositifs de recommandation automatiques, par exemple basés sur la coïncidence entre les goûts des différents utilisateurs. Aux côtés de la musique à la demande, l'internaute dispose de la possibilité de lancer des flux de contenus sélectionnés par le moteur du service, comme s'il écoutait une radio traditionnelle.
Comme la plupart de ses concurrents, Jiwa utilise un lecteur audio basé sur la technologie Flash d'Adobe. Les morceaux profiteraient d'un encodage en MP3 dont le bitrate varierait de 128 à 192 Kb/s : compromis idéal, selon Jiwa, entre la qualité de l'expérience utilisateur et les contraintes de type stockage ou bande passante. Le service étudierait toutefois la possibilité de se tourner vers un format libre comme l'Ogg Vorbis, de façon à proposer une qualité d'écoute supérieure sans pour autant augmenter ses frais de fonctionnement.
De la musique gratuite, mais légale et... difficile à financer ?
« Après un an et demi d'efforts, nous sommes heureux d'annoncer que nous sommes le premier service français d'écoute à la demande à avoir signé avec Universal », annonce Jean-Marc Plueger, co-fondateur du service. Jiwa aurait également réussi à convaincre Believe (qui regroupe plusieurs dizaines de labels indépendants) ainsi que des sociétés de producteurs comme la SCPP et la SPFF. Enfin, la société serait en train de finaliser l'indispensable accord passé avec la Sacem, prérequis indispensable au lancement d'un tel service. En parallèle, elle aurait d'ores et déjà bien entamé les négociations avec Sony BMG et Warner Music. Le catalogue comprend aujourd'hui quelque 500.000 titres, et serait donc amené à croitre rapidement.
Une fois les ayants droit convaincus de donner accès à leurs catalogues, reste la principale difficulté : les rémunérer pour l'usage qui est fait de leur musique. Comme en radio, un décompte précis des titres diffusés est effectué par Jiwa. Une partie des recettes générées par la publicité est ensuite reversée aux différentes maisons de disque et sociétés d'auteur. Aujourd'hui, la publicité se limite à l'affichage de bannières, dont l'achat est négocié par la régie Influence, particulièrement active dans le domaine des blogs. Des publicités audio pourraient un jour venir les compléter, de façon à augmenter ses recettes. « L'expérience utilisateur en pâtirait forcément », admettent les représentants de Jiwa.
Aujourd'hui, les contrats passés font que le service de musique à la demande de Jiwa n'est accessible que depuis une adresse IP française. L'objectif est toutefois de se déployer rapidement à l'international, en commençant par l'Europe. Soumis à des accords impliquant le versement de minimums garantis aux maisons de disques concernées ainsi qu'aux frais engendrés par l'hébergement et la diffusion des morceaux, Jiwa devra rapidement trouver son public pour parvenir à la rentabilité. Fort d'un fonds de départ d'environ 450.000 euros, la société s'apprête à organiser un second tour de table auprès de fonds spécialisés. L'équilibre financier pourrait être atteint d'ici deux ans, estime Jiwa, qui compte sur des accords avec des fournisseurs d'accès (à l'image de ce qu'a fait Deezer avec Free) pour se faire connaitre du plus grand nombre. A tester sur jiwa.fm/fr.