Vodeo.tv, service de vidéo à la demande (VOD) spécialisé dans les documentaires et les reportages, a mis en ligne la semaine dernière une nouvelle version de son site Web, et annonce pour l'occasion le passage d'une partie de son catalogue au format DivX, sans le moindre verrou numérique (DRM, ou Digital Right Management). Ils sont nombreux à penser que les DRM constituaient le principal frein au développement du marché de la musique numérique. En irait-il de même pour la vidéo à la demande (VOD), un secteur dans lequel l'offre est systématiquement protégée par le système de gestion des droits de Microsoft ?
« La vidéo à la demande fait appel à des technologies surprotégées, qui font qu'il est plus facile de ripper un DVD que de copier un film téléchargé légalement », commente pour |clubic|Clubic|fin||neteco|Neteco|fin| Frédéric Pie, fondateur de Vodeo.tv. « Traiter les internautes qui viennent consommer comme des pirates potentiels n'est sans doute pas le meilleur moyen de développer le marché de la VOD ». Comme dans le domaine de la musique, les DRM entraînent en effet de nombreuses restrictions du point de vue de l'utilisateur : impossible de transférer le fichier pour le lire sur un autre support, ou de consommer la vidéo depuis une machine Mac ou Linux.
Aujourd'hui, Vodeo propose à la vente 200 vidéos libres de tout DRM, soit 5% d'un catalogue de quelque 4.300 titres. Pour ce faire, il a fallu convaincre les producteurs qu'ils ne s'exposaient pas forcément à voir leurs contenus éparpillés aux quatre vents. « Le risque de piratage est moins grand pour un documentaire que pour une superproduction américaine, mais il faut aussi voir que ces contenus, un peu rares, ont bien plus de chances d'être piratés si aucune offre légale n'existe », explique Frédéric Pie.
Après quelques jours, ces 200 vidéos représenteraient déjà le tiers des ventes réalisées par Vodeo sur la période. Cet engouement est en partie imputable à l'effet d'annonce, et au relai médiatique, mais augure tout de même de bonnes choses pour le fondateur de Vodeo, qui va maintenant chercher à développer cette offre sans DRM. Les premiers accords ont été conclus sur une durée limitée à quatre mois, une façon de pousser les producteurs à mettre le pied à l'étrier sans les intimider. On pourra donc maintenant graver sur DVD, transférer sur baladeur, ou consommer depuis un Mac ces contenus dont le prix reste identique à celui de la version avec DRM qui était en vigueur jusqu'ici, soit de un à six euros environ.
Dans le cadre de sa nouvelle version, Vodeo inaugure par ailleurs une offre en forme de produit d'appel : chaque semaine, un documentaire sera proposé en streaming pendant sept jours, sans publicité, et gratuitement. Seule l'inscription au service Vodeo sera requise.