A l'occasion de sa réunion internationale organisée à Paris, l'ICANN, organisation de supervision du Net et des noms de domaine, a annoncé la libéralisation des extensions génériques sur internet pour 2009. « Dès le premier trimestre, les 1,3 milliard d'internautes pourront acquérir des adresses génériques, en déposant des mots courants comme '.amour', '.haine' ou encore des noms propres », a indiqué Paul Twomey, CEO de l'ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), dans un entretien paru le 23 juin 2008 dans Les Echos.
Mais la libéralisation des extensions inquiète. Quel budget devra débourser une entreprise pour protéger son nom, ses marques, produits et services ? Les particuliers seront-ils également dans l'obligation d'acheter des noms de domaine pour que d'autres ne les utilisent pas à mauvais escient ? L'an dernier, l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) a constaté une augmentation de 18% du nombre de plaintes pour cybersquattage (dépôt de noms de domaine correspondant à un nom connu, afin de profiter du trafic créé ou d'obtenir une contrepartie de la part de celui qui souhaiterait récupérer le suffixe concerné).
L'ICANN, qui cherche à se départir d'une image pas toujours flatteuse, parle de cette libéralisation comme d'une ouverture au monde. Cette « ouverture » devrait lui permettre d'augmenter ses revenus puisque l'organisation touche une somme sur chaque nom de domaine vendu (près de 162 millions à ce jour, dont 72 millions de '.com', 12 millions de '.de' et 1,1 million de '.fr').
Créée en 1998 à l'initiative du Département américain du commerce, l'ICANN reste critiquée pour le caractère arbitraire de certaines de ses décisions et l'influence toujours marquée des Etats-Unis.