Les principaux fournisseurs d'accès à internet anglais vont collaborer avec les maisons de disques en essayant pendant trois mois un dispositif de riposte graduée proche de celui de la loi française HADOPI. Il s'agit d'envoyer en nombre des courriers d'avertissement aux internautes suspectés de partager en masse des fichiers illégaux. Réticents dans un premier temps, les fournisseurs d'accès britanniques qui estiment eux aussi qu'ils ne sont pas responsables de l'utilisation qui est faite de leur service, ont accepté de collaborer suite aux déclarations du gouvernement qui annonçait qu'il sévirait si ces derniers ne luttaient pas contre le piratage.
Les mesures seront adoptées et/ou adaptées en fonction des retombées de cette période d'essai. Plusieurs mesures sont envisagées, du filtrage censé empêcher les téléchargements illégaux à la coupure pure et simple de l'accès, en passant par un ralentissement volontaire des débits du-dit accès. La répression n'étant pas une solution à elle seule, tout ce dispositif doit bien entendu s'accompagner du développement des solutions légales par les ayant-droits. Une étape obligatoire pour regagner la confiance des consommateurs qui sont régulièrement confrontés à des controverses, à l'image des clients du service Yahoo! Music Unlimited qui risquent de ne plus pouvoir profiter de la musique qu'ils ont acheté légalement. Concrètement, reprenant le principe envisagé par la loi HADOPI, ce sont les ayant-droits qui surveilleront l'activité des internautes, et non le FAI.
« L'accord anglais est un grand pas vers une solution au piratage en ligne, et il montre à quel point le procédé auxquels les Français ont donné vie l'an dernier, consistant à impliquer les FAI, connaît un véritable engouement à travers le monde » a déclaré John Kennedy, chef du département musique de l'IFPI. Ce qui est sûr, c'est que la riposte des pirates, elle, est déjà prête (cryptage, proxy, etc.).