Label virtuel, MUS1 propose d'agréger les titres d'artistes indépendants afin de faciliter leur distribution sur les principales plates-formes de téléchargement musical. Rencontre avec Olivier Martyn, en charge de ce nouveau service.
JB - Olivier Martyn bonjour. Qu'est-ce qui empêche aujourd'hui un artiste d'être directement référencé sur un kiosque comme iTunes ou Urge ?
OM - A ce jour iTunes et la majorité des grosses plate-formes de distribution ne traitent pas en direct avec les artistes pour plusieurs raisons :
- Tout d'abord la charge de travail que nécessite ce process est conséquent, il faut valider les titres et s'assurer de leur parfaite intégration au site marchand (format, qualité des titres, pochette, etc). Ainsi, « Formater » les œuvres pour permettre leurs ventes sur support numérique est un métier à part entière (et c'est d'ailleurs une partie de notre activité).
- Viennent ensuite les problèmes d'ordre technique. En effet, pour pouvoir vendre ses œuvres en ligne, il faut fournir aux distributeurs un code barre unique pour chaque album (code EAN 13 en Europe) ainsi qu'un identifiant ISRC pour chacune des œuvres. Ces codes ne sont disponibles qu'au travers d'affiliations coûteuses à des organismes indépendants (GS1 pour les EAN et par exemple la SPPF pour les ISRC).
- Finalement il y a aussi les problèmes d'ordres contractuels, puisque l'artistes est assimilé comme producteur de ses œuvres et se doit donc de facturer les sites de distribution au travers d'une structure permettant la facturation (EURL, SARL, etc).
Concrètement MUS1 se présente donc comme un intermédiaire entre les artistes et les plateformes de distribution. Pour les artistes, nous leur évitons la nécessité de disposer d'une structure nécessaire à la publication de leurs œuvres et pour les distributeurs, nous sommes les garants du bon format des albums proposés ainsi que d'un minimum qualitatif du point de vue artistique.
JB - Quels sont vos critères de sélection et quelle proportion des artistes est effectivement "validée" par vos soins ?
OM - Nos critères de choix ne sont pas ceux d'un label. A ce titre nous sommes beaucoup plus souple car nos sélections sont basées sur l'aspect qualitatif du son (mixage principalement) plutôt que le côté subjectif d'un label. Bien que le chiffre exact reste confidentiel, la proportion d'artistes validés par MUS1 se rapproche de 1 pour 2. En effet, beaucoup d'artistes ne rentrent pas dans les critères demandés par le site, notamment avoir 5 titres validés au minium (beaucoup d'artistes ne soumettent qu'un ou 2 titres). Le lancement de nos nouveaux services comme le mastering permettra, nous l'espérons, d'améliorer substantiellement ce chiffre.
JB - Facturez vous cette intermédiation ? Au final, comment se ventilent les 99 cents entre plate-forme et artiste ?
OM - Nous nous rémunérons par le biais d'une commission de 20% perçue sur les ventes générées par les œuvres de l'artistes. Aucune autre rémunération n'est demandée pour nos services. Cela signifie concrètement qu'un artiste qui ne vend aucun titre avec MUS1 ne sera pas facturé et le service restera donc gratuit.
Et pour le prix exact reversé à l'artiste cela est beaucoup plus compliqué qu'il n'y parait. En effet sur le prix de vente proposé par une plate-forme il y a déjà une retenue par la plate-forme elle-même (de l'ordre de 15% pour iTunes). De plus ce chiffre peut changer en fonction de la zone géographique de la vente et il peut y avoir aussi des opérations occasionnelles de ventes en promotion (« rebats ») qui peuvent faire varier le prix de vente et donc le prix perçue par notre société. Mais au final, la somme rétrocédée à l'artiste (80% des ventes perçues par notre société) reste bien au delà de ce qu'il pourrait toucher en passant par une structure classique type label.
JB - Prévoyez vous de travailler avec des kiosques français tels que Fnac Music, Virgin, musicMe ou les opérateurs ?
OM - Des accords sont en effet en cours de négociations et nous espérons très prochainement proposer l'ensemble de ces distributeurs français à nos artistes.
JB - Olivier Martyn, je vous remercie.
Olivier Martyn : «MUS1 est un intermédiaire entre artistes et plateformes de distribution»
Publié le 30 juillet 2008 à 15h00
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