Triste histoire que celle de Kane Kramer... Apple, champion de la musique numérique, aurait, selon le Daily Mail, implicitement reconnu que cet ingénieur âgé de 52 ans était l'inventeur du concept de l'iPod, alors que ce dernier ne touche aujourd'hui pas un centime des colossaux revenus que génère ce baladeur à succès. En 1979, Kane Kramer aurait déposé un brevet, couvert à l'international, protégeant une idée de son crû : stocker de la musique numérique dans un petit boitier permettant de l'écouter où l'on veut.
Alors âgé de 23 ans, Dane Kramer couche sur le papier les plans d'un concept qu'il appelle IXI : un appareil électronique, dont la taille se rapproche de celle d'une carte de crédit, capable de stocker 3,5 minutes de musique. Dans son esprit, l'appareil serait également doté d'un écran rectangulaire et d'un pavé de contrôle situé au centre de la face avant Sur un schéma, reproduit ci-contre, il esquisse les traits qu'il donnerait à ce premier « baladeur numérique ». : le concept IXI a tout du baladeur MP3 tel qu'on le connait aujourd'hui.
Convaincu du potentiel de cette idée, Dane Kramer décide de la protéger par brevet à l'international, en attendant de trouver les fonds qui lui permettraient de l'exploiter. En 1988, il se retrouve dans l'incapacité de réunir les 60.000 livres qui lui permettraient de renouveler ce brevet, et laisse son idée tomber dans le domaine public, où d'autres sont susceptibles de l'avoir ramassée avec le succès que l'on sait.
Apple, qui jamais ne s'était réclamé des travaux de Kramer, a pourtant décidé d'exhumer les documents initialement déposés par ce dernier, dans le cadre d'un litige l'opposant à la société Burst.com et portant... sur des brevets. Forte de ces documents, Apple a ainsi pu démontrer que la paternité revendiquée par Burst.com sur certaines idées ou technologies ne tenait pas. Dure loi de la propriété intellectuelle... faute d'avoir renouvelé ses droits, Kramer ne peut guère s'attaquer aux fabricants de baladeurs numériques et se prétendre spolié. Difficile toutefois de ne pas déceler quelque ironie du sort dans cette mésaventure...