Réservée jusqu'à présent au traitement des graphismes, l'architecture massivement parallèle d'une carte graphique est pourtant bien plus adaptée à certains calculs que celle d'un processeur central (CPU). L'encodage d'une vidéo ou la simulation d'un phénomène météorologique sont par exemple calculés avec beaucoup plus d'efficacité en parallèle avec les dizaines de processeurs de flux d'une carte graphique qu'en série avec les quelques cœurs d'un processeur central.
Des technologies de GPGPU, qui consistent à déléguer à la carte graphique certains des calculs habituellement pris en charge par le processeur central, ont ainsi vu le jour chez Nvidia et chez AMD qui ont respectivement lancé CUDA et ATI Stream. OpenCL est quant à lui capable de tirer parti de toute sorte de puces, comme des puces de traitement du signal (DSP), et non pas seulement de cartes graphiques. Il présente l'avantage d'être un standard multi-plateforme ouvert auquel tous les développeurs peuvent accéder sans versement de royalties, tandis que les technologies concurrentes CUDA et ATI Stream requièrent un développement spécifique des applications.
Fruit de la collaboration d'une trentaine d'acteurs de l'informatique, dont AMD, Intel et Nvidia, le développement d'OpenCL a été initié par Apple avant d'être confié à Khronos Group, le consortium qui maintient déjà depuis des années OpenGL, cousin dédié aux graphismes d'OpenCL. Il fera d'ailleurs parti intégrante de Snow Leopard, la prochaine version majeure de Mac OS X, ce qui a accéléré son développement, qui n'a pris que 6 mois.
Microsoft enfin, qui avait déjà évincé OpenGL au profit de sa propre technologie Direct3D, fait toujours cavalier seul avec DirectX qu'il devrait néanmoins enrichir dans sa prochaine version du support des compute shaders, qui remplissent le même objectif que le GPGPU.