Suite à leur condamnation pour contrefaçon, en novembre dernier, les cofondateurs de Wizzgo en appellent directement au chef de l'état dans une lettre ouverte. Ils y réclament une modification de l'exception pour copie privée, de façon à ce que l'utilisation d'un service en ligne d'enregistrement de programmes télévisés soit tolérée.
Rappelons que Wizzgo propose, par l'intermédiaire d'un logiciel baptisé iWizz, de programmer l'enregistrement de programmes télévisés avant leur diffusion. Les enregistrements sont effectués à distance, sur les serveurs de Wizzgo, puis récupérés par les utilisateurs via Internet. Pour Wizzgo, ce magnétoscope dématérialisé rentre parfaitement dans le cadre de la copie privée, puisqu'il permet à un particulier d'effectuer des enregistrements qu'il utilisera dans le cadre familial. La justice a toutefois émis un avis différent, en rappelant que la copie privée s'entendait comme un enregistrement effectué pour son propre compte par l'utilisateur, sans intermédiaire.
« Alors que le gouvernement, conformément aux missions que vous lui avez confiées, souhaite légitimement lutter contre le piratage, il serait paradoxal que le principe de la copie privée ne puisse évoluer et s'adapter à l'environnement numérique dans lequel vivent désormais de plus en plus de Français », font remarquer Philippe Savary et Jérôme Taillé-Rousseau, cofondateurs de Wizzgo.
« L'Assemblée nationale examinera, dans quelques semaines, le projet de loi "Création et Internet. Nous savonsque vous avez à coeur l'adoption rapide de ce projet dont vous êtes à l'initiative, avec notamment la signature des Accords de l'Elysée. A cette occasion, nous souhaitons que le gouvernement et les parlementaires permettent l'évolution nécessaire du cadre législatif de la copie privée. Renforçant une offre légale encore trop rare, cette évolution contribuera efficacement à la lutte contre le piratage. », demandent-ils en conclusion de cette lettre, qu'ils accompagnent de la liste des 80.000 personnes ayant signé la pétition lancée fin novembre.
Un point de vue que risquent toutefois de ne pas partager les chaines de télévision, qui préfèrent vraisemblablement que les internautes utilisent leurs propres services de catch-up, qu'elles peuvent monétiser par la publicité.