« AMD ne peut pas décider unilatéralement d'étendre les droits de licence d'Intel à un tirs dans notre consentement », indique dans un communiqué Bruce Sewell, conseiller juridique d'Intel. « Nous essayons sans succès de trouver un arrangement avec AMD depuis le mois d'octobre. Nous cherchons une résolution à l'amiable, mais nous devons aussi à nos actionnaires de protéger les milliards de dollars investis dans la propriété intellectuelle », conclut-il.
Loin de se laisser intimider, AMD a immédiatement réagi aux propos d'Intel au moyen d'une communication adressée à la SEC, le gendarme de la bourse américaine, dans laquelle les représentants de la firme affirment que les accords signés en 2001 ne sont aucunement remis en question par la création de GlobalFoundries, et soutiennent qu'Intel ne cherche qu'à « détourner l'attention » des procédures ouvertes à son encontre pour abus de position de dominante en Europe ou aux Etats-Unis. Cerise sur le gâteau, AMD laisse même entendre qu'en formulant de telles menaces, Intel s'expose lui-même à enfreindre les accords dont il est question.
A moins que les deux concurrents ne parviennent à un accord, les autorités financières devront donc déterminer si GlobalFoundries doit être considérée comme une filiale d'AMD ou comme un spin-off |clubic|(dérivé) |fin|de ses activités de production.
Officiellement lancée le 4 mars, GlobalFoundries est une coentreprise dédiée à la production industrielle de processeurs et puces informatiques, montée entre AMD (34,2%) et l'Advanced Technolgy Investment Company (ATIC), société d'investissement du gouvernement d'Abu Dhabi (65,8%). A cette nouvelle entité, AMD apporte ses usines de Dresde, ainsi que la propriété intellectuelle et les trois mille employés qui leur sont associés. L'ATIC injectera pour sa part 2,1 milliards de dollars, dont 700 millions de dollars iront dans les caisses d'AMD, le reste étant consacré au développement de GlobalFoundries.