Mininova n'héberge pas son propre tracker BitTorrent mais référence des milliers de liens permettant d'accéder à des contenus, légaux ou illégaux, et revendique quelque 25 millions de pages vues par jour. La Brein réclame la mise en place d'un dispositif de filtrage sur le site, de façon à ce que tous les contenus soumis au droit d'auteur et ne pouvant légalement être distribués par ce biais soient systématiquement évincés, avant même leur publication.
Cette nouvelle affaire interviendra après que le verdict a été rendu dans l'affaire The Pirate Bay, dont le procès a récemment pris fin en Suède. A la différence de The Pirate Bay qui, souvent, a joué l'arme de la provocation, Mininova pourra arguer disposer d'une page de contact expliquant aux ayant-droits comment faire retirer d'éventuels liens torrent litigieux. Ses administrateurs défendent un point de vue similaire à celui que règlemente la loi pour la confiance dans l'économie numérique (LCEN) française : ils refusent la mise en place d'un filtrage a priori, mais se disent prêts à supprimer rapidement les contenus qui pourraient poser problème une fois avertis.
Les importants revenus générés par le site, dont l'unique activité est la distribution de liens torrent (certains sont parfaitement légaux - distributions Linux par exemple, mais l'on trouve dès la page d'accueil du site films, albums et logiciels qui normalement sont payants) risquent de servir le propos de la Brein. D'après ArsTechnica, le chiffre d'affaires réalisé par Mininova, essentiellement grâce à la publicité affichée sur ses pages, s'élevait en effet à 600 000 euros en 2006, puis 1,03 million en 2007. Un trésor de guerre qui, à tout le moins, lui permettra d'armer quelques avocats compétents pour son procès !