LCEN, DADVSI, HADOPI et maintenant LOPSSI... Malgré la succession de lois sur l'économie numérique et le durcissement des sanctions contre le piratage des oeuvres culturelles, les associations d'internautes comme la ligue ODEBI ne relâchent pas la pression sur les pouvoirs publics et les industries musicales.
Après avoir perturbé fin juillet les forums des sites internet d'artistes tels que Patrick Bruel, Benabar ou M. Pokora, la ligue annonce une nouvelle série d'actions dès le 13 août prochain. « L'attaque portera contre des cibles plus difficiles que la précédente attaque : nous invitons tout nos commandos à venir prendre en main les outils qu'on leur donne pour garantir le meilleur anonymat au moment de l'assaut et multiplier les identités pour saturer l'espace ennemi. », précise la ligue dans un communiqué.
Attaque, cible, commando, assaut, ennemi... outre un vocabulaire particulièrement martial, la ligue organise même une « armée numérique », composée de 180 activistes, chargés d'infiltrer les forums et de mener les actions les plus médiatiques.
« Nous parlons 'de guerre de l'information'. A aucun moment nous n'appelons ou ne souhaitons des actions violentes (..) Le terme 'armée' répond à la nécessité de se coordonner et d'agir de manière concertée avec des objectifs clairement définis, une hiérarchie et des 'tactiques' de combat informationnel » nous explique un représentant de cette ligue qui entend réagir de manière « symétrique » aux « lobbys qui agissent de manière ostentatoire vis à vis des représentants du peuple ».
Un « hack-tivisme » qui commence d'ailleurs à porter ses fruits puisque cette ligue, créée il y a déjà 7 ans, revendique désormais plus de 3000 sympathisants pour une audience de plus de 5000 visiteurs par jour sur son site internet, Odebi.org. Reste à savoir si ces actions, aussi médiatiques soient-elles, auront un réel impact sur les pouvoirs publics.
Selon un récent sondage Ifop/JDD, plus de 60% des Français sont défavorables à la loi création & internet ce qui n'empêche pas le gouvernement de vouloir renforcer l'arsenal législatif, visant à réduire le piratage des oeuvres culturelles sur internet.