Décidément, on ne compte plus les dépôts de plainte pour violation de brevets. En voici d'ailleurs un plutôt particulier puisqu'il implique une liste relativement impressionnante de grandes marques parmi lesquelles nous retrouvons Google, Apple, eBay, Texas Instruments, Adobe, Amazon, Sun mais aussi Playboy, Go Daddy, Office Depot ou encore Blockbuster et Chase.
C'est la firme Eolas Technologies (Embedded Objects Linked Across Systems) qui est à l'origine de cette plainte et accuse les sociétés incriminées d'avoir violé les brevets 5,838,906 et 7,599,985. Ces derniers décrivent l'intégration d'applications « entièrement interactives » dans des navigateurs Internet, et, pour le second brevet, des applications web que l'on peut intégrer sous forme de plugins et codées en Ajax.
Ce n'est pas la première fois que Eolas Technologies est au coeur d'une polémique. En effet, la société, fondée en 1994 par le professeur Michael David Doyle, avait déclaré avoir mis au point le premier navigateur capable de prendre en charge des plugins. Cette déclaration fut notamment contestée par Pei-Yuan Wei, développeur du navigateur Viola. Le brevet 5,838,906 déposé en 1994 fut plusieurs fois critiqué. C'est ainsi qu'en 2003 Tim Berners-Lee, père du web et directeur du W3C, envoya une lettre au département du commerce américain afin de le faire annuler. Après une série d'annulations et de ré-attributions, Eolas Technologies a recouvré ses droits sur ce brevet. Par la suite Eolas a trainé Microsoft en justice et obtenu du géant de Redmond la somme 521 millions de dollars.
L'affaire présente a été déléguée à la cour de justice du district Est du Texas, laquelle serait justement réputée pour apporter son soutien aux plaignants dans une affaire de violation de brevet.