Institué en 2008 en pleine crise bancaire, le FSI est doté de 20 milliards d'euros de fonds propre et a pour mission d'investir dans des PME innovantes « porteuses de croissance et de compétitivité pour l'économie française ». Ces derniers mois, ce fonds a notamment investi dans des sociétés technologiques telles que Nexans, Gemalto ou encore 3S Photonics mais c'est la première fois que le FSI décide de soutenir une société présente dans les contenus numériques.
« A travers cette décision, c'est le caractère stratégique du numérique qui est reconnu ainsi sa capacité à transformer l'innovation en croissance. (...) A l'heure où l'attention se focalise sur la réussite économique des grandes entreprises américaines sur Internet, cet investissement conséquent du FSI rappelle que la France dispose, elle aussi, de champions dans ce domaine, tels que Dailymotion. » explique le FSI pour justifier cette décision.
Un colbertisme numérique parfaitement assumé par un gouvernement, pourtant élu sur un programme libéral. « En organisant pour le compte du Premier Ministre le séminaire gouvernemental sur la place du numérique dans le grand emprunt, j'ai plaidé pour un renforcement des fonds propres des PME du numérique. C'est ainsi par exemple que la filière française du logiciel sera en mesure d'affronter la compétition internationale sur un marché par nature mondialisé », souligne Nathalie Kosciusko- Morizet, secrétaire d'état au numérique qui faisait pourtant hier encore l'apologie de services américains comme Twitter ou Facebook.