Seulement voilà, concevoir de zéro une puce d'une telle complexité tout en proposant des pilotes compatibles DirectX et OpenGL n'a rien d'évident d'autant plus lorsqu'il faut s'assurer que celle-ci fonctionne avec les jeux existants et ceux à venir. Bref, le pari d'Intel était risqué et la dernière apparition publique de Larrabee, qui remonte au dernier IDF, n'avait rien de convaincant bien au contraire. Et alors qu'Intel exhibait une démonstration assez peu flatteuse de Larrabee (voir Première démonstration publique pour Larrabee), AMD annonçait sa série des Radeon HD 5800 dont la puissance de calcul atteint pour le modèle 5870 2,7 Téraflops. Un détail qui n'aura pas échappé à Intel dont les premiers Larrabee ne dépassent pas les 2 Teraflops.
C'est dans ce contexte, et quelques mois après le départ de Pat Gelsinger, l'un des ex dirigeants d'Intel et probablement le plus ardent promoteur de Larrabee, qu'Intel annonce l'abandon de Larrabee en tant que carte graphique destinée au marché grand public. Attention toutefois, Intel ne jette pas totalement l'éponge. Le groupe indique que la première génération de puce Larrabee servira de plate-forme de test et de développement, préparant ainsi la voie à la seconde génération que l'on espère retrouver sur des cartes graphiques.
Techniquement, et bien qu'Intel ne l'ait jamais confirmé officiellement, Larrabee comporte dans sa première mouture 32 coeurs x86 et est gravé en 45nm. Les coeurs de Larrabee sont de classe P54C, avec un bus bidirectionnel en anneau de 1024 bits. La prochaine étape pour Larrabee semble le passage à une finesse de gravure en 32 nm avec l'inclusion de 48 coeurs.
La machine de test Larrabeee
Intel se retrouve donc empétré dans un nouveau fiasco lié à ses solutions graphiques alors qu'AMD et NVIDIA doivent pousser un ouf de soulagement. Intel indique par ailleurs qu'il donnera plus de détails sur sa feuille de route en matière de cartes graphiques dans le courant de l'année 2010.