Warner pourrait prochainement disparaitre de tous les services de diffusion de musique gratuits, après nous avoir livré un premier avant gout. La major a profité de l'annonce d'une perte de 17 millions de dollars au trimestre dernier pour affirmer que « les services de streaming gratuits ne sont clairement pas bénéfiques pour l'industrie ».
« La stratégie qui consiste à vous offrir toute la musique que vous voulez gratuitement en espérant vous faire passer sur une offre payante en agitant quelques clochettes n'est pas le genre d'approche que nous allons soutenir à l'avenir, » a ainsi déclaré Edgar Bronfman, PDG du groupe, à l'occasion de la présentation de ses résultats financiers, sans toutefois préciser concrètement ses plans.
La maison de disques compte désormais privilégier les services de diffusion en continu payants, qui proposent de la musique illimitée sur abonnement, et seraient à terme plus rentables que les achats à l'unité. « Le nombre d'abonnés potentiels écrase le nombre de clients d'iTunes, » a effectivement déclaré M. Bronfman.
Seule issue pour ces services de musique à la demande : proposer un abonnement payant, qui justifie le maintient d'une offre gratuite. « Ce serait un désastre si les maisons de disques retiraient leurs catalogues sans même inciter les utilisateurs à s'abonner, » estime un spécialiste de l'industrie du disque. Toutefois, toutes les majors n'ont pas la frilosité de Warner : le vice président d'Universal estime même que des services tels que Spotify ont « un modèle économique tout à fait viable, point final ».
Deezer revendique à ce jour 6 millions d'inscrits, tandis qu'on estime à 10 000 le nombre d'abonnés au service payant. Son principal concurrent Spotify a quant à lui 7 millions d'utilisateurs en Europe, dont 250 000 abonnés, en attendant son prochain lancement aux États-Unis.