Le procès d'Emule paradise devait se tenir d'aujourd'hui à mercredi, mais l'avocat de Vincent Valade, l'éditeur du site, a obtenu un report à la mi-septembre. Motif invoqué - et accepté par le tribunal correctionnel de Paris - le manque de temps pour préparer la défense.
Au coeur du procès, c'est le téléchargement en peer-to-peer qui est visé. Si le site ne proposait aucun film en téléchargement direct, il renvoyait vers des liens pour récupérer illégalement plus de 7000 films entre 2005 et 2006. Très populaire, le site pouvait accueillir jusqu'à 300 000 visiteurs par jour.
Si aucun contenu illégal n'a été retrouvé sur les serveurs d'Emule Paradise, les enquêteurs estiment à 416 000 euros les revenus générés par la publicité. Vincent Valade aurait transféré ces sommes sur des comptes basés à Chypre et à Belize. La régie publicitaire Net Avenir, avec qui l'éditeur du site avait contracté, est également poursuivie dans ce procès.
Sur le banc des parties civiles, on retrouve plusieurs poids lourds du cinéma : Universal, Pathé Renn, Galatée Films, ainsi que l'humoriste Jean-Yves Lafesse. Le procureur et leurs avocats devront apporter des preuves de la culpabilité d'Emule Paradise, puisqu'aucun fichier n'était hébergé. Il leur faudra donc mettre en évidence un lien éventuel entre les téléchargements effectués et le site. Une précédente affaire, impliquant le site See-Link, avait conduit à une relaxe, le lien n'étant pas prouvé.
Le procès devrait donc se tenir du 12 au 15 septembre devant la 31e chambre du tribunal correctionnel de Paris.