Depuis plusieurs années, de nombreux pays protestent contre le contrôle qu'exercent les Etats-Unis sur l'Icann, l'organisation indépendante à but non lucrative qui gère l'adressage des différents noms de domaine de premier niveau et les serveurs racine de l'Internet. Le département du Commerce américain, auquel est liée l'Icann, a jusqu'ici toujours refusé de relâcher son emprise sur cette dernière, mais la situation pourrait évoluer. Un représentant du département du Commerce a en effet déclaré mercredi lors d'une réunion publique au sujet de la gouvernance d'Internet les Etats-Unis pourraient céder une partie du contrôle qu'ils exercent le 30 septembre prochain.
Les relations entre le gouvernement américain et l'Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) sont régies par un texte datant de la fondation de cette dernière, en 1998. Cet acte, qui pose les fondements de la gestion des adressages IP, des noms de domaine et des serveurs liés, prend fin le 30 septembre prochain, date à laquelle un nouveau texte sera nécessaire. A cette occasion, les Etats-Unis pourraient donc envisager de confier le contrôle de l'Icann à une organisation internationale (l'ONU - Organisation des nations unies) est notamment évoquée.
Le conditionnel est malheureusement de rigueur, car les Etats-Unis renâclent et ne tiennent pas à libérer l'Icann de leur emprise. Quelques concessions ont été accordées, comme l'organisation d'un Forum sur la Gouvernance d'Internet, qui se tiendra en Grèce du 30 octobre au 2 novembre prochain. En dépit de déclarations de principes, les Etats-Unis ne semblent pas envisager sérieusement de confier la gestion des serveurs racine à une quelconque organisation internationale, fut-elle l'ONU. Rappelons que les serveurs racine, au nombre de treize, sont chargés de rediriger les requêtes vers les serveurs en charge de la gestion des noms domaine (DNS) .com, .fr ou .org. En pratique, les serveurs racine ne sont jamais sollicités par l'internaute lambda. Ils sont en majorité situés aux Etats-Unis.
La déclaration du représentant du département du Commerce américain laisse donc augurer de possibles avancées, mais pour beaucoup, le scepticisme reste de rigueur.