Bien que l'effet « DADVSI » soit quelque peu retombé, les DRM, ou mesures techniques de protection contre la copie, continuent à alimenter régulièrement l'actualité. Les DRM employés par Microsoft pour son format WMA et par pour l'AAC vendu sur l'iTunes Music Store ont tous deux été la cible de développeurs qui sont parvenus à mettre au point un moyen de les outrepasser. Ces contournements ne devraient cependant pas causer grand tort aux deux éditeurs puisque le premier a d'ores et déjà entrepris de mettre à jour son système et que le second ne devrait pas tarder à faire de même.
Côté Apple, on trouve le freeware QTFairUse6, qui ne permet pas de casser littéralement les protections des fichiers AAC, mais permet d'obtenir une version dépourvue de DRm du fichier initialement protégé. Ecrit en Python, QTFairUse6 intercepte le flux du format AAC après que ce dernier a été décrypté et le copie à l'identique dans un nouveau fichier. On obtient donc un fichier AAC identique à celui obtenu sur iTunes, mais dépourvu de ses mesures techniques de protection. L'usage de QTFairUse6 est cependant réservé aux utilisateurs des versions 6.0.4 et 6.0.5 d'iTunes sous Windows. En outre, le décryptage d'un morceau implique la lecture de celui-ci dans son intégralité.
Côté Microsoft, c'est FairUse4WM qui occupe les esprits. Lui non plus n'est pas capable de casser littéralement les protections inhérentes à un fichier, mais il permet de supprimer les régulières vérifications de licence liées à certains services de vente, ou plutôt de location, de musique en ligne, avec Windows Media Player versions 10 et 11. Sur un Napster ou un ! unlimlited, l'utilisateur est libre de télécharger la musique de son choix, à volonté, et parfois de la transférer sur un baladeur compatible avec le système de DRM de Microsoft, mais il perd normalement l'accès à sa musique lorsqu'il résilie son abonnement. FairUse4WM permet de débarrasser les morceaux acquis légalement de leur vérification périodique. De quoi porter préjudice aux services musicaux, de plus en plus nombreux à utiliser ce système, si Microsoft n'avait pas réagi rapidement.
Les mauvaises langues diront qu'une telle réactivité serait la bienvenue pour les failles de sécurité. Il n'aura en effet fallu que trois jours à Microsoft pour reconnaitre l'efficacité de FairUse4WM et rétorquer via une mise à jour du Windows Media Format SDK (Software Development Kit) confié aux plateformes de vente en ligne concernées. Des mises à jour seront prochainement distribuées afin de combler la faille mise en évidence par l'auteur de FairUse4WM, qui n'aura obtenu qu'une ouverture temporaire des DRM Windows Media.