Cinq cadres du studio de jeux vidéos Ubisoft ont été appréhendés la semaine dernière, et mis en garde à vue.
L'histoire a maintenant trois ans. Ubisoft avait été en effet en 2020 mis en cause pour des faits de harcèlement à la fois moral et sexuel par de nombreux employés. Un an après, une enquête avait expliqué que pas grand-chose n'avait changé au sein de l'entreprise. Mais le dossier pourrait être relancé par cette fois la mise en garde à vue de plusieurs personnes.
La direction à nouveau questionnée
Nouveau rebondissement dans le long dossier de harcèlement au sein du studio Ubisoft. Le mardi 3 octobre dernier, cinq de ses dirigeants ont été mis en garde à vue par la police, dont trois ont été relâchés dans un premier temps sans poursuite à l'heure actuelle, selon le tribunal de Bobigny.
Libération indique que parmi les dirigeants qui ont dû répondre aux questions des policiers, on peut retrouver l'ancien numéro 2 de l'entreprise Serge Hascoët ainsi que son collaborateur Tommy François. Les deux avaient dû quitter leur poste en 2020 à la suite du scandale.
Un harcèlement institutionnalisé
Cette mise en garde à vue continue suite à une procédure entamée en 2021 avec la plainte déposée par deux employés et le syndicat Solidaires Informatique, ainsi qu'une année d'enquête par la justice. Selon Libération, la police judiciaire a durant ce temps accumulé une cinquantaine de témoignages auprès d'anciens employés et d'autres travaillant encore au sein d'Ubisoft qui semble d'ailleurs boire la tasse depuis un moment.
L'avocate des plaignants Maude Beckers a, à la fin de cette procédure, tenu à signaler ce qui pour elle constituait la particularité du dossier. « Dans la plupart des affaires d'agression et de harcèlement, c'est une personne parfois couverte par son supérieur, ce n’est pas aussi institué que ça l'était chez Ubisoft. Au point qu’on a l'impression que c'était devenu quelque chose de nécessaire à la créativité », explique-t-elle.
Source : Libération, Le Monde