En réponse à un conflit de travail majeur, les ports suédois pourraient bloquer l'entrée des Tesla dans le pays. Les syndicats locaux accusent l'entreprise de ne pas respecter les règles du travail.
Les travailleurs suédois des ateliers de réparation de Tesla, déjà en grève depuis vendredi dernier, exigent que l'entreprise signe une convention collective. Ils pourraient être suivis des dockers, qui menacent à leur tour de bloquer les livraisons de Tesla entrant dans le pays en signe de solidarité.
La Suède est le cinquième marché de Tesla en Europe, avec 16 309 véhicules vendus au cours des neuf premiers mois de cette année. Explications d'une situation ubuesque pour le géant américain, qui voyant ses ventes chuter, n'avait pas forcément besoin de ça.
En Suède, Tesla fait face à un conflit syndical qui menace ses livraisons
Le conflit de travail entre Tesla et les syndicats suédois s'intensifie alors que les employés des ateliers de réparation locaux de l'entreprise poursuivent leur grève. Les syndicats affirment que Tesla ne respecte pas les règles du travail, pestant contre la firme d'Elon Musk, qui refuse de signer une convention collective. Les dockers suédois menacent maintenant de bloquer l'arrivée des nouvelles Tesla dans le pays en signe de solidarité avec les travailleurs en grève. Le constructeur de voitures électriques n'avait encore jamais été confronté à telle crise en Europe jusqu'à présent.
Les livraisons de Tesla en Suède passent aujourd'hui par quatre ports : Malmö, Göteborg, Trelleborg et Södertälje. Le Syndicat suédois des travailleurs des transports, qui représente quelque 57 000 travailleurs du secteur des transports, a menacé de mettre en place un blocus à partir du 7 novembre. Si un tel événement venait à se produire, « aucune Tesla ne pourrait entrer en Suède », prévient le président du syndicat, Tommy Wreeth. Cela pourrait perturber considérablement les opérations de Tesla dans le pays allongé.
La situation découle du refus de Tesla de signer une convention collective avec le syndicat suédois IF Metall, qui représente les travailleurs des ateliers de réparation suédois de l'entreprise. Il faut comprendre que dans le pays, les conventions collectives règlent les relations entre employeurs et employés, couvrant des aspects tels que la rémunération, les avantages et les conditions de travail. IF Metall vise ici à garantir que les travailleurs de Tesla bénéficient des mêmes avantages que leurs homologues du secteur.
Des négociations sont en cours avec Tesla, pour tenter de mettre fin à la crise
Alors quelle a été la réaction de Tesla ? L'entreprise a brillé par son silence face à ces accusations, mais le porte-parole d'IF Metall, Jesper Pettersson, souligne que les travailleurs des ateliers de réparation de Tesla en Suède gagnent moins et ne bénéficient pas des mêmes avantages que les autres mécaniciens du secteur. Cela fait maintenant plusieurs années (2018, plus particulièrement), qu'IF Metall tente d'obtenir une convention collective. Les travailleurs semblent cette fois déterminés à maintenir la grève jusqu'à ce qu'un accord soit conclu.
La grève des ateliers de réparation a été critiquée pour son inefficacité, car certains travailleurs semblent avoir continué à travailler malgré la grève. Face à la menace de blocus des ports suédois, Tesla a repris les négociations avec IF Metall. Elles devraient d'ailleurs se poursuivre dès ce lundi, avec des espoirs de résolution du conflit, même si la situation reste tendue.
Ce conflit n'est en tout cas pas unique à la Suède. Les travailleurs de Tesla aux États-Unis ont tenté, sans succès, de se syndiquer. En Allemagne, le syndicat IG Metall a exprimé des préoccupations concernant la sécurité et la charge de travail à la Gigafactory européenne du constructeur. Cette situation soulève des questions sur l'engagement de Tesla envers les normes du travail et le bien-être de ses employés, comme d'autres géants avant lui, dans un contexte où l'industrie automobile est au cœur de la transition verte. Les répercussions de cette crise pourraient être ressenties bien au-delà des frontières suédoises.
Source : Wired