Cette année, la saga vidéoludique Call of Duty souffle sa vingtième bougie. Adulée par les uns, décriée par les autres, la licence d'Activision revient, comme chaque année, avec la sortie d'un nouvel opus : Call of Duty: Modern Warfare 3.
Désormais ultra-populaire auprès du grand public, Call of Duty demeure aujourd'hui parmi les licences de jeu vidéo les plus lucratives aux côtés de FIFA (fraîchement rebaptisée EA Sports FC), Grand Theft Auto, ou encore Assassin's Creed. Mais pour se forger une telle place, la poule aux œufs d'or d'Activision a dû traverser bien des champs de bataille.
Alors que Call of Duty: Modern Warfare 3 est disponible depuis le 10 novembre dernier, et que la franchise célèbre par la même occasion son vingtième anniversaire, profitons-en pour revenir sur son parcours afin de mieux comprendre ses origines et cerner les rouages de son succès.
Première mission : dérober la médaille d'honneur
Au début des années 2000, le paysage des jeux de tir est essentiellement dominé par Medal of Honor. Cette licence, éditée par Electronic Arts, a fait ses premiers pas sur PlayStation, devenant rapidement la référence du genre. Bien déterminé à prendre ce qu'il estime lui revenir de droit, Activision choisit d'envoyer l'un de ses meilleurs soldats sur le champ de bataille : Infinity Ward. Sa mission ? Développer un jeu de tir capable de concurrencer Medal of Honor et qui permettra au studio californien de faire ses premières armes.
Le 29 octobre 2003 aux États-Unis, et le 7 novembre en France, naîtra ainsi Call of Duty sur PC et Mac. Dès ses débuts, ce premier épisode démontre l'étendue des talents d'Infinity Ward, dont les équipes étaient majoritairement constituées d'anciens membres de la société 2015, notamment connue pour avoir été en charge du développement de Medal of Honor : Débarquement allié.
Se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale, Call of Duty, premier du nom, plonge les joueurs dans la peau de trois protagonistes. À leurs côtés, ils devront alors parcourir près d'une trentaine de missions solo brillamment mises en scène, le tout étant accompagné par un gameplay soigné, des graphismes et environnements travaillés, ou encore des modes multijoueurs diversifiés.
Les ingrédients d'une recette à succès
Il n'en aura pas fallu beaucoup plus à Call of Duty pour venir à bout de son principal adversaire : Medal of Honor. L'épisode accueillera de multiples suites les années suivantes, à commencer par Call of Duty 2 en octobre 2005 et Call of Duty 3 : En marche vers Paris (développé cette fois par le studio Treyarch) en novembre 2006.
À la sortie du deuxième opus sur Xbox 360, Activision accompagne le lancement de la nouvelle machine de Microsoft. À cette époque, plus de 70 % des nouveaux possesseurs de Xbox en profitaient également pour acheter le jeu. La licence fait incontestablement vendre des consoles, et elle deviendra l'un des porte-étendards du jeu en ligne avec la sortie de Call of Duty 4 : Modern Warfare, en novembre 2007.
Année après année, si Activision continue pourtant de proposer des campagnes solo à ses productions, la licence Call of Duty se forge une nouvelle identité autour de ses modes multijoueurs exaltants. En novembre 2009, lors de la sortie de Modern Warfare 2, la saga entre dans une nouvelle dimension et devient alors un véritable phénomène. Le titre se vend comme des petits pains et s'impose comme le nouveau rendez-vous quotidien des joueurs du monde entier. Les meilleures heures du Xbox Live ? Sans l'ombre d'un doute.
La campagne solo de Modern Warfare 2 parviendra malgré tout à marquer quelques esprits, notamment avec la fameuse scène de l'aéroport.
Call of Duty, déclencheur de passions et de vocations
De 2010 à 2011, la franchise poursuit son ascension avec la commercialisation de Call of Duty: Black Ops et Call of Duty: Modern Warfare 3. Les deux épisodes ont chacun dépassé le cap des 30 millions d'unités vendues dans le monde, faisant d'eux les plus populaires de la série.
Un autre ingrédient, et pas des moindres, vient s'ajouter à la recette du succès établi par Activision : l'annualisation de Call of Duty. Chaque année, les joueurs peuvent compter sur la venue d'un nouvel opus pour accompagner leur fin d'année, et ce, parfois pendant plusieurs années.
De plus, la franchise peut compter sur les nombreux créateurs de contenu qu'elle a vu naître au sein de sa vaste communauté de joueurs pour communiquer leur passion et partager leurs exploits en ligne (y compris grâce à la scène e-sport).
Perte de vitesse, mais toujours aussi populaire ?
Depuis maintenant plusieurs années, la licence Call of Duty peine incontestablement à se renouveler. Si les différents studios (Infinity Ward, Treyarch, Sledgehammer Games) parviennent conjointement à maintenir le rythme d'une sortie par an, force est d'avouer que ce qui fut autrefois l'une des recettes du succès est aujourd'hui facteur de lassitude.
Cette lassitude peut d'ailleurs se lire dans les chiffres de ventes des derniers épisodes, qui, malgré de bonnes performances, ont rencontré de sérieux ralentissements lors de ces dernières années (exception faite du reboot de Modern Warfare en 2019). En l'espace de vingt ans, la franchise est cependant parvenue à dégager plus de 30 milliards de dollars de chiffre d'affaires pour Activision-Blizzard, qui vient d'être racheté par Microsoft.
Pour celles et ceux qui redouteraient la disparition de la licence sur les plateformes de Sony (en raison de la récente acquisition d'Activision par Microsoft), rappelons que le constructeur japonais et la firme de Redmond ont trouvé un terrain d'entente pour proposer les jeux Call of Duty pendant au moins dix ans sur PlayStation.
La saga est par ailleurs parvenue à marquer son territoire sur smartphones avec la sortie de Call of Duty : Mobile et à séduire un nouveau public avec l'arrivée de son mode de jeu Warzone en free-to-play sur PC, consoles et appareils mobiles. Espérons à présent que la licence profitera de cette nouvelle décennie pour se renouveler et continuer à faire vibrer des millions de joueurs à travers le globe.
Source : Orange Actualités