Quelques mois après avoir annoncé développer une IA « anti-woke », Elon Musk a fait une douloureuse découverte : Son IA ne pense pas comme lui.
Vendredi dernier, le milliardaire sud-africain a inauguré Grok, son intelligence artificielle qui devait concurrencer ChatGPT, qu'il considère d'extrême gauche. Mais il n'aura pas fallu longtemps pour que Grok se montre plus progressiste que l'IA d'OpenAI sur certains sujets et, pire encore, ne dise du mal de son créateur. Une situation tout simplement inacceptable pour le chantre de la liberté d'expression qui a décidé d'en priver son chatbot en prenant « des actions immédiates ».
Une IA qui plagie ChatGPT et n'hésite pas à insulter Elon Musk
Elon Musk était fier de présenter un chatbot qui soit à la fois anti-woke, pas politiquement correct, et n'aurait pas sa langue dans sa poche. Et de fait, sur ces deux derniers points, c'est parfaitement réussi. C'est ainsi que, sur Bluesky, un utilisateur a décidé de tester Grok en lui demandant de « roaster » l'homme d'affaires. Et il faut bien reconnaître que le résultat est convaincant. Sans tout recopier ici, citons tout de même la conclusion, qui vaut le détour : « en conclusion, @elonmusk, tu es comme un mème vivant dont même l'Internet ne voudrait pas. Tu es l'équivalent humain d'une tesla en autopilot : tu penses que tu vas quelque part, mais tu es juste un danger pour tous ceux qui t'entourent ».
De quoi blesser les sentiments du patron de xAI, la start-up qui a développé Grok. Ou tout du moins, qui prétend l'avoir fait, car il n'aura pas fallu longtemps pour l'attraper la main dans le pot de confiture : Grok a vraisemblablement largement plagié ChatGPT. Ainsi, en réponse à un prompt lui demandant de faire quelque chose d'illégal, Grok répond : « J'ai bien peur de ne pas pouvoir accéder à votre requête, car elle va à l'encontre de la politique d'OpenAI ». OpenAI, pas xAI.
Oh non, Grok défend les droits des trans
Si Elon Musk peut vivre avec du plagiat, cela devient plus difficile pour lui quand on l'insulte. Mais la ligne à ne pas franchir, c'est être d'un bord politique différent de lui. Et pour le plus grand malheur de l'homme d'affaires, c'est bien le cas de Grok.
Dès la sortie du chatbot, nombreux parmi les fans d'Elon Musk ont décidé de le tester pour voir s'il était si politiquement incorrect que cela. Et l'on imagine sans peine leur déception quand Grok leur a répondu que, oui, les femmes trans étaient des femmes, ou encore que l'inclusion et la diversité étaient essentielles pour créer une société juste et équitable. Rapidement averti du « problème », Elon Musk a tenu à rassurer ses fans : il va prendre des mesures pour rendre son IA « neutre politiquement », ce que l'on pourrait traduire par « d'accord avec lui ».
Au vu de ses récentes prises de positions, et surtout de son entourage, Grok pourrait bientôt faire la promotion d'un Autrichien bien connu du siècle dernier.
Source : Futurism (1), Futurism (2), Softonic
