La Commission Européenne va accroître ses efforts de régulation sur quelques-unes des plus grandes plateformes pornographiques au monde.
Bruxelles ne relâche pas ses efforts de régulation de l'espace numérique sur le territoire de l'Union Européenne. Si l'on a ainsi beaucoup entendu parler de ses querelles avec X, qui ont mené au lancement d'une enquête officielle, l'exécutif européen se tourne aussi vers d'autres grandes plateformes. Et cette fois, ce sont les acteurs de la pornographie qui sont dans son viseur.
Le DSA s'attaque aux sites pornographiques
Après les géants du numérique comme les GAFAM, c'est au tour de plusieurs plateformes de la pornographie de devoir rendre des comptes. Plusieurs d'entre, à savoir Pornhub, Xvideos et Stripchat, sont dorénavant considérées comme de « très grandes plateformes en ligne », une catégorie qui regroupe des plateformes ayant plus de 45 millions d'utilisateurs mensuels en Europe, et qui sont donc soumises à des contraintes particulières.
Du fait des dispositions du Digital Services Act, effectif depuis le mois d'août dernier, ces sites vont devoir se soumettre à de nouvelles règles à partir de février 2024. Ils devront ainsi répondre à diverses exigences de transparence, effectuer des évaluations de risques et réduire au maximum les contenus illégaux présents, tels que les contenus pédopornographiques.
Le dossier échappe à la France
Cette désignation arrive plus tardivement que pour des géants comme Amazon ou Google, du fait notamment de discussions sur les chiffres du trafic. En effet, Pornhub avait à la base annoncé ne compter que 33 millions d'utilisateurs mensuels en Europe. Un chiffre qui avait alors étonné, particulièrement les ONG, et qui semble finalement avoir été rectifié par la Commission européenne.
L'autre effet de cette désignation est de faire passer le dossier de blocage potentiel de ces plateformes de la France à l'Union Européenne. Pour rappel, la question du blocage de ces sites comme Pornhub et XVidéos est, depuis plusieurs années, un dossier judiciaire sensible, qui n'a à cette heure toujours pas eu de conclusion. Bruxelles va ainsi pouvoir délester l'Arcom d'une décision compliquée à prendre.
Source : The Verge