La production du Cybertruck, du constructeur Tesla, rencontre des soucis à cause de ses batteries, particulièrement difficiles à produire. Une vraie tuile, qui va retarder l'entreprise dans ses objectifs.
En plus d'être beaucoup plus cher que prévu, le Tesla Cybertruck rend dingue ses concepteurs et ingénieurs, la faute à ses fameuses batteries électriques équipées de cellules 4680, qui aujourd'hui perturbent la production du véhicule futuriste. Rappelons que le géant Tesla s'est fixé l'objectif de fabriquer 250 000 véhicules par an d'ici 2025. Actuellement, et pour être clair, la nouvelle gigafactory texane de la marque produit tout juste assez de cellules 4680 pour alimenter les véhicules qu'elle veut fabriquer, alors que le rythme de production est dix fois plus faible que ce qu'il sera dans 2 ans.
La production à grande échelle des batteries électriques du Cybertruck perturbée
La principale difficulté de Tesla réside dans la technologie dite « de revêtement à sec » des électrodes, un processus complexe que Tesla espérait utiliser pour réduire les coûts et accélérer la production. Elle augmente en effet la durabilité et l'efficacité de la chaîne. Mais selon Reuters, qui fait état de sources anonymes, Tesla n'a pas encore réussi à maîtriser ce processus à l'échelle industrielle, en particulier pour la cathode, le composant le plus coûteux des batteries.
Les sources révèlent que la production du Cybertruck nécessiterait la fabrication de près d'un million de cellules 4680 par jour (environ 340 millions par an), bien au-delà des capacités actuelles de l'usine de Tesla à Austin, qui prend actuellement 16 semaines pour produire 10 millions de cellules. Cette limitation retarde non seulement la production du Cybertruck, mais elle complique également les plans de Tesla pour équiper d'autres véhicules, dont la petite voiture de 25 000 dollars attendue d'ici quelques années.
Tesla affirme pourtant progresser dans la production des cellules 4680, avec deux lignes de production opérationnelles à Austin et huit lignes prévues d'ici fin 2024. Cependant, la transition du savoir-faire d'une ligne de production à l'autre pose des défis, et les taux de produits qui pourraient être écartés (taux de rebut), pourraient atteindre 30 à 50 % lors du démarrage de nouvelles lignes, contre 5 % aujourd'hui.
Des défis et des problèmes sur le processus de revêtement à sec
Le processus de revêtement à sec de la cathode (lithium, nickel et manganèse) semble être une difficulté majeure pour Tesla, en ce qu'il génère de la chaleur excessive et provoque la fonte du liant. Le processus ne fonctionne en fait que pour de très petites quantités. Les matériaux de la cathode sont difficiles à mélanger sans générer de chaleur excessive, et tout cela rend la production à grande échelle problématique.
Tesla tente bien d'accélérer la production des cellules en appliquant simultanément le revêtement à plusieurs bandes de feuille magnétique, mais les équipements utilisés pour ce processus sont comparés à d'énormes machines d'impression de journaux. La difficulté réside donc dans l'application uniforme de la pression sur de larges rouleaux. Si la pression n'est pas appliquée uniformément, le constructeur finit par obtenir des électrodes avec des surfaces inégales et des épaisseurs irrégulières, ce qui fait bondir les taux de rebut.
En outre, Tesla est en train de construire un nouveau système de vérification de la qualité pour détecter les cellules défectueuses du fait de problèmes de revêtement. Les sources indiquent que cela nécessite une infrastructure de données solide pour suivre le développement, la fabrication et l'utilisation sur le terrain des batteries électriques, car certains défauts ne sont détectés que plusieurs mois après la production. Le problème est donc, vous l'aurez compris, loin d'être réglé.
Source : Reuters