Le réseau social d'Elon Musk a une nouvelle fois démontré sa défense à deux vitesses de la liberté d'expression.
Lundi et mardi, de nombreux comptes sur le réseau X.com de journalistes américains se sont vus suspendus sans explication, avant de rapidement y faire leur retour. Si le patron de la plateforme a blâmé une erreur des algorithmes, sa relation conflictuelle avec les journalistes et surtout les étranges similitudes entre les profils concernés permettent au minimum d'émettre des doutes sur cette explication.
Des journalistes et des influenceurs classés à gauche concernés
Pendant 24 heures environ, X.com a procédé à un grand ménage, en suspendant les comptes de nombreux journalistes et podcasteurs américains influents, ne leur offrant le plus souvent aucune explication quant à la raison de cette décision. Une purge qui n'est évidemment pas passée inaperçue, et devant les nombreuses demandes d'explications, les profils concernés ont rapidement vu leurs accès restaurés.
Interpelé par un influenceur d'extrême droite sur le sujet, Elon Musk a personnellement répondu « je vais mener l'enquête. Bien entendu, on a le droit d'être critique, mais ce n'est pas OK d'appeler à la violence, car c'est illégal ». Il a également tweeté que « nous faisons régulièrement le ménage parmi les comptes de spam ou d'arnaques et, de temps en temps, des comptes légitimes se font prendre avec eux ». Si l'explication semble généralement plausible, il reste surprenant que l'algorithme ait fait autant d'erreurs en si peu de temps. Mais surtout, le fait que la quasi-totalité des comptes concernés soit ouvertement progressistes, et critiques à la fois du gouvernement et de l'armée israélienne, mais aussi d'Elon Musk lui-même, apparaît comme une étrange coïncidence.
Ses paroles et ses actes
« L'idée de la liberté d'expression, c'est autoriser les opinions avec lesquelles on est en désaccord à être exprimées », a également tweeté le milliardaire sud-africain. Le sujet de la liberté d'expression est important pour Elon Musk, puisqu'il l'a cité parmi les raisons l'ayant motivé à faire l'acquisition du réseau social. Se décrivant lui-même comme un « absolutiste de la liberté d'expression », il a trouvé cette explication bien pratique quand elle lui a permis de décréter une amnistie générale pour les comptes Twitter bannis par l'ancienne direction, généralement pour des propos haineux, violents, ou encore complotistes.
Il reste que pour Elon Musk, ce concept ne s'applique apparemment pas à tout le monde de la même manière, puisqu'il a désormais un historique assez long de non respect de ce principe. Il a par exemple fait suspendre le compte qui suivait à la trace ses différents trajets en jet privé, mais a également accepté les demandes du gouvernement turc de censurer certains comptes de l'opposition. Il a également décidé que certains mots, comme cisgenre par exemple, étaient désormais des insultes et interdites sur son réseau.
Cette liberté d'expression variable s'applique également dans ses entreprises, puisqu'il lutte férocement contre la création de syndicats, et n'a pas hésité à licencier ses employés qui avaient l'audace de le critiquer. Même si pour être honnête, ceux qui rentraient dans le rang étaient loin de se voir garantir la sécurité de l'emploi pour autant.
Source : Gizmodo