La « démence numérique » désigne la détérioration des capacités cognitives résultant de la surutilisation des technologies numériques. En clair, plus nous utilisons nos écrans au quotidien, moins nous mettons notre mémoire à l'épreuve.
Dévoilée en 2012 par le neuroscientifique et psychiatre allemand Manfred Spitzer, la notion de démence numérique renvoie à la diminution des facultés cognitives, comprenant la mémoire, l'attention, la concentration, et la compétence à résoudre des problèmes. Cette dégradation peut résulter d'une utilisation excessive des technologies numériques, en particulier chez les jeunes, comme les ordinateurs, les smartphones, les tablettes, et d'autres dispositifs électroniques.
La démence numérique, kézako ?
Si le terme peut faire peur et penser aux maladies neurodégénératives telle que la maladie d'Alzheimer, de nombreuses études, dont celle relayée par The Lancet Child and Adolescent Health, démontrent par exemple que les enfants de 8 à 11 ans qui passent plus de 2 heures par jour devant un écran, comme le smartphone donné de plus en plus jeune, souffrent de retard cognitif.
Faire appel à son GPS pour retrouver son chemin, ouvrir son répertoire téléphonique pour appeler un proche ou questionner Google pour résoudre un problème plutôt que de faire appel à notre mémoire ou activer notre cerveau peut, à terme, altérer nos capacités cognitives.
La démence numérique existe-t-elle vraiment ?
Si, à l'heure où nous écrivons ces lignes, la démence numérique n'est qu'un concept ne pouvant donc ni résulter d'un diagnostic médical ni être quantifié, elle questionne de nombreux experts et fait l'objet de recherches.
En 2022, les résultats d'une étude sur le risque global de démence lié à l'utilisation de la télévision ou de l'ordinateur ont démontré un risque modéré à accru de démence. Au terme d'une autre étude, en 2023, des chercheurs ont démontré que l'utilisation excessive d'écrans nuisait au fonctionnement exécutif et à la mémoire de travail des adolescents. Enfin, en 2023, une dernière analyse a révélé que plus de 4 heures d'écran par jour augmentaient le risque de démence, toutes causes confondues chez les participants.
Comment détecter et prévenir la démence numérique ?
Malgré l'absence de diagnostic, certains experts s'accordent à établir une liste de symptômes qui peuvent alerter les sujets suite à un temps d'écran prolongé sur les réseaux sociaux par exemple, tels que la perte de mémoire à court et long terme, la difficulté à effectuer plus d'une tâche à la fois, ou encore des troubles de l'humeur, la concentration ou du sommeil.
Et s'il nous est bien difficile, aujourd'hui, de nous passer de la technologie embarquée dans nos écrans, une utilisation plus raisonnée est tout à fait possible, pour prévenir la démence numérique, comme par exemple limiter l'affichage des notifications, réduire le scrolling, duper l'ennui en préférant un bon bouquin à une série sur Netflix et n'augmenter qu'une seule chose : votre temps de déconnexion aux écrans !
Sources: Healthline, 2 février 2024, Doctissimo