[Mise à jour du 21 février 2024 à 18h50] La Fédération européenne des industries du jouet vient de publier une étude révélant que 95% des jouets achetés sur la plateforme en ligne TEMU ne respectent pas les normes de sécurité européenne. Ils sont considérés comme dangereux pour les enfants.
L'enquête menée sur le géant du e-commerce chinois Temu par la Toy Industries of Europe (TIE), la Fédération européenne des industries du jouet, est pour ainsi dire « alarmante ». Au terme de son étude, rendue publique le mardi 20 février 2024, l'institution révèle que sur les 19 jouets achetés et testés, aucun ne respectait les normes de sécurité de l'Union européenne. Pire : 18 présentaient des risques graves, de quoi inciter à la révision de la Directive Jouet, pour combler les lacunes juridiques actuelles.
Déclaration de Temu :
« Dès réception des résultats des tests, nous avons immédiatement lancé une enquête interne. Alors que 12 des produits concernés avaient déjà été retirés lors de nos contrôles de routine, nous avons rapidement retiré les produits restants le 8 février 2024. Les 19 autres produits ne sont plus disponibles sur notre site. La sécurité des produits est pour nous une préoccupation majeure et nous avons renforcé la surveillance de cette catégorie de produits et des exigences qui y sont associées. Nous avons également fourni des conseils supplémentaires aux vendeurs tiers sur les exigences de conformité pertinentes. »
Des jouets Temu contrôlés et tous épinglés pour de multiples risques pour les enfants
Les 19 jouets testés lors de l'enquête exposent tous les enfants à des risques de coupures, de perforations, d'étouffements, de strangulation et de dangers chimiques. La totale, en somme. Et ce qui irrite encore plus l'écosystème juridique du jouet, c'est que la législation actuelle permet à des vendeurs tiers de commercialiser des jouets dangereux, sans être tenus responsables.
La TIE et la Fédération française des industries Jouet - Puériculture (FJP) appellent à des mesures strictes contre les vendeurs hors Union européenne qui ne se conforment pas aux règles de l'UE. Les résultats inquiétants de l'étude font écho à une précédente enquête remontant à 2020, à l'issue de laquelle la fédération européenne avait déjà tiré la sonnette d'alarme.
Aujourd'hui, Français et Européens appellent les législateurs à une action immédiate contre les opérateurs sans scrupules. Et cela tombe bien car, hasard du calendrier, la Directive Jouet est en cours de révision. Elle offre ici une réelle opportunité de renforcer la sécurité des jouets pour enfants, commercialisés en ligne.
Les fédérations européenne et française veulent que les plateformes bannissent les vendeurs irresponsables
Ce sont principalement les vendeurs basés en dehors de l'Union européenne qui sont identifiés comme les principaux responsables de la prolifération de jouets dangereux. Si le récent Digital Services Act, entré en vigueur le 17 février, renforce les obligations des vendeurs dans l'UE, il ne résout pas les lacunes qui portent sur les vendeurs extérieurs.
L'enquête pointe aussi du doigt les inquiétantes déficiences dans le contrôle des produits à destination des consommateurs européens, vendus sur les places de marché en ligne comme Temu. Le e-commerçant chinois a, certes, retiré les jouets de la plateforme. Mais pour la Fédération française, cela reste largement insuffisant.
La TIE s'appuie sur le fait que 18 des 19 jouets épinglés brillent par leur absence d'adresse dans l'Union européenne, ce qui contrevient au Règlement de surveillance du marché de l'UE, pour faire pression sur les autorités. L'objectif des fédérations européenne et française est désormais une révision de la réglementation pour obliger les plateformes à éliminer les vendeurs irresponsables. Parce que la sécurité des jouets, et surtout des enfants, demeure une priorité cruciale.
Source : FJP, via LinkedIn.