Il n’y a pas qu’aux États-Unis que TikTok fait parler de lui. Dans l’Hexagone, un collectif nommé « Algos Victima » cherche à faire condamner le réseau social pour la diffusion de contenus nocifs envers la jeunesse.
Véritable coqueluche des enfants et des adolescents, TikTok est largement moins plébiscité par les parents. C’est en tout cas ce que laisse entrevoir la récente création du collectif « Algos Victima » qui veut forcer la plateforme chinoise à faire face à ses responsabilités, notamment dans le cadre d’acte de harcèlement scolaire ou de diffusions de contenus violents et anxiogènes.
Les familles françaises contre TikTok
Créé suite à la plainte de septembre 2023 pour « provocation au suicide », « non-assistance à personne en péril » et « propagande ou publicité des moyens de se donner la mort », ce collectif a pour but de mener une grande action de groupe dénonçant les pratiques de la plateforme chinoises. Stéphanie Mistre, la mère de la jeune femme qui s’est donné la mort en 2021, explique vouloir faire front avec d’autres pour « avoir plus de puissance et d’impact au niveau de la justice civile ».
Le but d’Algos Victima est d’abord et avant tout de faire condamner le réseau social à « un très gros montant d’indemnité » pour obtenir réparation d’une part, mais aussi pour sensibiliser l’opinion publique à ce sujet. Dans un communiqué, l’association indique espérer que « ces démarches encourageront les géants du numérique à repenser radicalement la conception de leurs services pour protéger les utilisateurs mineurs ».
Repenser l'algorithme
Dans le viseur de cette plainte se trouve bien sûr l’algorithme de TikTok, connu pour être particulièrement addictif et prompt à enfermer les utilisateurs et utilisatrices dans des « bulles » parfois délétères. Il est également reproché à la plateforme son manque de modération face à la multiplication de contenus peu adaptés à la consultation par des mineurs. Cette affaire fait aussi suite à l’ouverture d’une enquête par l’Union européenne sur TikTok, Bruxelles reprochant à la plateforme « des manquements présumés en matière de protection des mineurs ».
Pour se défense, TikTok affirme employer plus de 687 personnes dédiées à la modération de contenus francophone, avoir suspendu plus de 20 millions de comptes appartenant à des internautes de moins de 13 ans et imposer une limite d’une heure de consultation aux enfants et adolescents. La plateforme affirme même que 76,8 % des vidéos identifiées comme nocives sont supprimées avant même d’avoir pu être visualisées par le public.
15 février 2022 à 09h00
Source : Le Figaro, France 3, Huffington Post