Les difficultés d'Atos poussent la direction à imaginer de nouvelles solutions pour l'avenir du groupe. Et l'une d'elle pourrait passer par un investissement de l'État.
Ce n'est une nouvelle pour personne. Le géant français des activités numériques Atos connaît ces dernières années de graves difficultés financières, illustrées notamment par la valse de dirigeants au sommet de la société. Une situation qui apparaît avoir empiré depuis l'échec des négociations avec le milliardaire Daniel Kretinsky portant sur la cession de ses activités d'infogérance. Alors, à la fin, le soutien pourrait bien venir de l'État.
Atos commence à s'ouvrir à l'État
Atos pourrait-il finir par devoir accepter l'aide de l'État ? Cette hypothèse semble de plus en plus plausible au fil du temps, des échecs et des nouvelles opérations annoncées par Atos. Mardi, le groupe avait ainsi indiqué la signature d'un accord de principe avec plusieurs banques et l'État sur l'obtention d'un financement intermédiaire de 450 millions d'euros.
L'objectif est de pouvoir tenir jusqu'en juillet, ce qui permettrait entretemps de valider un accord de refinancement. L'État produit ainsi de son côté un prêt de 50 millions d'euros pour Atos, ce qui lui permet de recevoir en échange une « action de préférence » sur Bull SA, entité au sein de laquelle Atos a regroupé les activités sensibles et souveraines de la France telles que les supercalculateurs, utilisés dans le cadre de la dissuasion nucléaire nationale, et les contrats signés avec l'armée.
L'État pourrait prendre une participation au capital
L'objectif est résumé par le président Jean-Pierre Mustier. « Nous nous engageons à ce que les activités dites sensibles soient bien protégées quelle que soit la solution apportée par le repreneur » a-t-il ainsi indiqué devant la commission sénatoriale qui examine les ennuis du groupe. Il a ajouté que d'autres activités, qui n'étaient pas à la base dans Bull SA, pourrait y être ajoutées si l'État le souhaitait.
Enfin, il s'est dit ouvert à ce que l'État vienne « investir et acheter les activités dites sensibles si l'actionnariat d'Atos était amené à changer. » Une façon de rassurer les autorités, alors qu'Atos sera amené dans les prochains mois à effectuer des activités dans le cadre des Jeux Olympiques.