Fascinée par le potentiel révolutionnaire de l'IA, la start-up Osmo s'attaque à un nouveau défi : donner aux ordinateurs le sens de l'odorat.
On ne la voit presque pas, mais elle s'infiltre quasiment partout dans notre quotidien : service client, protection des données, recommandations d'achat, à la maison ou pour le travail, elle se substitue même depuis peu aux dentistes. Difficile aujourd'hui d'échapper aux services fournis par l'intelligence artificielle, désormais régie par l'Union européenne. Et si elle est « capable » de créer des images, des textes, des vidéos ou des sons, demain, il semble qu'elle pourra « sentir ».
C'est le pari que s'est donné Alex Wiltschko, après avoir œuvré pendant 5 ans chez Google Research à « aider les ordinateurs à prédire les odeurs », comme le rapporte le site CNBC. Désormais à la tête d'Osmo, start-up, il entend bien mettre ses recherches à profit.
Des capteurs olfactifs pour des diagnostics médicaux plus fiables
On le sait, l'IA a démontré ses prouesses dans l'interprétation des images et des sons. Mais l'odorat, ce sens si puissant et si mystérieux, restait jusqu'à présent hors de portée des machines. C'est ce verrou qu'Osmo veut faire sauter, forte du savoir-faire de son fondateur Alex Wiltschko, dont Clubic vous a déjà parlé à l'occasion de son article sur l'olfaction humaine, que tente de reproduire l'IA.
Passionné par la science de l'olfaction depuis toujours, il a mis à profit son expertise pour développer une technologie capable de donner aux ordinateurs un véritable sens de l'odorat. Son objectif ? Révolutionner le diagnostic médical en permettant la détection précoce de certaines maladies grâce à l'analyse des composés odorants présents dans l'haleine ou d'autres échantillons biologiques.
Pour y parvenir, Osmo s'appuie sur les avancées spectaculaires réalisées ces dernières années en matière d'intelligence artificielle et d'apprentissage automatique. Grâce à des techniques comme les réseaux neuronaux graphiques, l'entreprise a pu développer des modèles capables de prédire avec une précision étonnante l'odeur associée à une structure moléculaire donnée.
Ce tour de force a nécessité la constitution d'une vaste base de données, comprenant des milliers de molécules aromatiques et leur description par des experts du secteur des parfums. Un travail de fourmi qui a permis à Osmo de jeter les bases d'une véritable cartographie des odeurs.
Une technologie fondée sur les progrès de l'IA pour des applications étonnantes à l'avenir
À court terme, Osmo vise à utiliser sa technologie pour créer des parfums et des produits odorants plus sûrs et plus durables. Mais ses ambitions ne s'arrêtent pas là. À plus long terme, l'entreprise rêve de pouvoir « téléporter » des odeurs d'un endroit à un autre, un défi qui démontrerait la capacité de son IA à comprendre en profondeur les subtilités de l'olfaction.
Au-delà, les applications potentielles sont nombreuses : répulsifs à insectes plus efficaces ou expériences de réalité augmentée plus immersives.
Si ces projets sont à courte échéance pour le patron d'Osmo, qui souhaite tout de même capitaliser ses recherches, dans le domaine de la santé, il voit loin.
Très loin, mais l'affirme : « Nous serons un jour capables de détecter les maladies grâce à l’odorat et nous sommes en passe de mettre au point cette technologie ». Gageons qu'il ait le nez creux.
Source : CNBC make it