Un préamplificateur télé, qui avait été oublié dans un camping-car, a causé des perturbations du côté de l'aéroport de Nantes Atlantique. Ce dernier a été victime d'un brouillage pouvant perturber les communications avec les pilotes.
Comme souvent en cas de brouillage dû à des émissions perturbatrices, l'histoire est assez rocambolesque, même si l'incident aurait pu avoir de sérieuses conséquences. Il y a quelques jours, les agents de l'ANFR, l'Agence nationale des fréquences, ont tiré le bilan d'un brouillage subi par l'aéroport de Nantes Atlantique, sur lequel ils sont intervenus à la fin du mois d'avril. Il fut repéré dans une bande de fréquences qui permet aux pilotes et aux services au sol d'échanger, par le biais d'une antenne trônant sur la vigie de l'aéroport. L'émetteur se trouvait, lui, dans un… vieux camping-car !
Le préamplificateur était caché derrière la grille d'aération d'un camping-car
Tout a commencé avec un signalement reçu par l'ANFR, émis par la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC), à ses yeux prioritaire au même titre que ceux lancés par les pompiers, la police ou la gendarmerie. En se rendant à l'aéroport de Nantes, les chasseurs d'ondes ne parviennent pas à localiser la perturbation. C'est en quadrillant la zone, qu'ils y arrivent.
Le radiogoniomètre de toit de leur véhicule leur indique une direction, avec une émission illégale dans la bande VHF 130 MHz, qui tombe pile-poil dans celle réservée aux communications aéronautiques. Les agents se retrouvent rapidement du côté de Saint-Aignan-Grandlieu, dans l'impasse d'une commune qui héberge une partie de l'aéroport nantais. Puis les voici arrivés devant une maison, où ils finissent dans le jardin.
C'est alors qu'ils repèrent l'émetteur perturbateur, très précisément dans le camping-car installé à l'autre bout du terrain. Avec l'accord du propriétaire, les techniciens de l'ANFR coupent le courant, et le brouillage disparaît. Ils tombent alors sur un vieux préamplificateur télé, tout poussiéreux mais encore en fonctionnement, branché bien malgré lui. Il était caché derrière une grille d'aération du véhicule.
Pour l'ANFR, la faute revient à l'ancien propriétaire du véhicule
Le préamplificateur, dont la mission se destine à améliorer la qualité de réception quand le niveau des signaux captés pour une antenne râteau ne suffit pas, ne servait même pas à l'habitant. La télévision du camping-car était en effet connectée au réseau mobile, via une box 4G. Et l'émetteur TNT le plus proche n'était aussi situé qu'à une quinzaine de kilomètres. La faute revient donc à l'ancien propriétaire du véhicule, qui avait probablement installé le petit appareil pour plus facilement capter la télévision au gré de ses haltes sur le territoire, il fut un temps.
Évidemment, le préamplificateur a été débranché, et la perturbation a pris fin. L'ANFR explique que dès que ce genre d'appareil vieillit un peu trop ou qu'il n'est pas conforme, il peut produire des émissions parasites qui vont atteindre l'antenne-râteau. L'antenne passe alors du rôle de récepteur à celui d'émetteur très puissant. D'où la gêne occasionnée jusqu'à l'aéroport.
Bien qu'ubuesque, ce cas n'est pas rare. De nombreux antennistes ont omis de débrancher ou de faire disparaître les préamplificateurs télé ces dernières années. À ce jour, l'aviation civile et les opérateurs mobiles en sont les principales « victimes ».
19 juillet 2024 à 08h02
Source : ANFR