La révolution de l'intelligence artificielle bat son plein dans le monde du design graphique, et Canva entend bien en être le fer de lance. Mais à quel prix devra-t-elle se payer ?
Dans les bureaux du monde entier, un vent de panique souffle parmi les utilisateurs de Canva. La plateforme australienne, jadis chouchou des créatifs pour son accessibilité, vient d'annoncer une hausse tarifaire qui fait l'effet d'une douche froide. Pour certains abonnés Canva Teams, la note pourrait grimper jusqu'à 300 % ! De quoi faire suer plus d'un directeur financier. Le Canva d'aujourd'hui n'est plus celui d'hier et ses fonctionnalités en IA se sont multipliées ces dernières années.
L'IA, nouvel eldorado ou gouffre financier ?
Derrière cette inflation galopante se cache un mot magique : l'intelligence artificielle. Canva a injecté de l'IA un peu de partout dans sa plateforme ces derniers mois et s'est transformé en véritable couteau suisse du design. Génération d'images, expansion de fonds, la boîte à outils s'est considérablement étoffée.
« Notre suite de produits a connu une croissance fulgurante », explique Louisa Green, porte-parole de Canva. « Avec le lancement de Visual Suite et Magic Studio, nous offrons une expérience produit nettement plus riche ». Un argument qui peine à convaincre les utilisateurs pros, confrontés à des augmentations vertigineuses.
Aux États-Unis, l'addition est particulièrement salée. L'abonnement annuel pour une équipe de cinq personnes passe de 120 à 500 dollars. Même avec une ristourne de 40 % la première année, la pilule reste difficile à avaler. En Australie, le tarif mensuel par utilisateur bondit de 39,99 à 67,50 dollars australiens pour une équipe similaire. Cette nouvelle grille tarifaire, appliquée en silence aux nouveaux clients depuis avril, s'étendra à tous les abonnés en septembre. Un changement radical qui pourrait rebattre les cartes du marché.
La fin d'un modèle ?
Canva, autrefois alternative économique aux mastodontes du secteur, semble tourner une page de son histoire. Cette inflation survient alors que l'entreprise vient d'acquérir la société derrière la suite Affinity pour plusieurs centaines de millions de livres sterling. Un investissement colossal qui préfigure peut-être une introduction en bourse aux États-Unis, prévue pour 2026. Face à cette nouvelle donne, il est possible que certains utilisateurs envisagent déjà l'exode vers d'autres rivages, notamment ceux d'Adobe. Ironie du sort, Canva pourrait bien perdre son statut d'alternative abordable qui avait fait sa renommée.
Une histoire parmi tant d'autres avec pour toile de fond l'IA et qui a comme un goût de déjà-vu : comment financer l'innovation tout en restant accessible ? Entre promesses technologiques et réalités économiques, l'équation est toujours complexe à résoudre.
Source : The Verge