Hier soir, Sony a officialisé sa tant attendue PS5 Pro. Un modèle plus puissant que la PS5 standard, destiné aux joueurs les plus exigeants… et les plus fortunés. Depuis quelques heures, le géant nippon est au cœur d'innombrables critiques, face (notamment) au prix exorbitant de cette console à venir.
Et pour cause ! S'il ne fait aucun doute que la PS5 Pro est un monstre de puissance, elle constitue aussi une aberration tarifaire, avec un prix fixé à 799,99 euros. À ce tarif, on dispose en prime d'une PS5 Pro dénuée de lecteur de disque (comme la PS5 Slim Digital Edition, vendue à 449 euros), lequel est vendu séparément au prix de 119 euros.
À cela, et comme le rappelle généreusement Sony sur chaque visuel de sa PS5 Pro, on peut également ajouter un socle de support vertical, vendu lui aussi séparément au prix de 29 euros.
PS5 Pro/PS3 : même combat (et même erreur tarifaire) ?
Ainsi, pour certains, l'achat d'une PS5 Pro pourra nécessiter de débourser la somme de 950 euros, et même dépasser les 1 000 euros pour peu qu'ils souhaitent accompagner leur nouvelle console d'un jeu. Et alors que Sony venait de faire (re)briller les yeux de nombreux joueurs avec le sensationnel Astro Bot, la marque nipponne est retombée dans ses travers avec cette PS5 Pro.
En 2006 déjà, surboosté par un excès de confiance provoqué par le succès de la PS2, le constructeur commercialisait sa PS3 en France au tarif conséquent de 599 euros. Ceux qui ont vécu son lancement s'en souviennent, la PS3 a fait un bide, et Sony a rapidement corrigé le tir, le géant nippon mettant quelques mois (années ?) à redresser la barre, qui plus est face à une Xbox 360 alors irréprochable.
De « For the Players » à « For the Payers » ?
Avec sa PS5 Pro, Sony semble donc renouveler la même stratégie, gonflée à bloc par le succès de sa PS5, lancée en novembre 2020. Du côté des joueurs, le slogan « For the Players » a rapidement été détourné en « For the Payers ».
21 heures après sa mise en ligne, le trailer d'annonce de la PS5 Pro affiche déjà plus de 177 000 dislikes (« je n'aime pas »), contre 53 000 avis positifs. Il constitue déjà le trailer signé PlayStation qui va recevoir le plus d'avis négatifs en 24 heures. Mauvais présage ?
Même vague de mécontentements sur le blog officiel PlayStation, avec de nombreux commentaires très critiques vis-à-vis des améliorations apportées par cette PS5 Pro, jugées minimes, mais aussi (et surtout) de son prix de vente. « Nous méritons un crash du marché du jeu vidéo du niveau de celui de 1983. Nous régressons clairement en matière de qualité, et pourtant, on nous demande de payer 70/80 euros pour des jeux inachevés en édition de base. C'est inacceptable pour 2024 », estime un lecteur.
La PS5 Pro à l'opposé de la PS4 Pro côté marketing
En 2016, au lancement de la PS4 Pro, Sony proposait sa console (dotée d'un lecteur de disque, elle) au prix de 399 euros, soit le prix jusqu'alors affiché par la PS4 standard, dont le prix chutait le jour même à 299 euros. De plus, la PS4 Pro embarquait une manette DualShock 4 revisitée, quand la PS5 Pro proposera une DualSense tout à fait standard, identique à celle commercialisée depuis 2020.
Il y a quelques jours encore, les plus optimistes espéraient un scénario plutôt similaire, avec cette PS5 Pro qui aurait pu être affichée à 599 euros, tandis que la PS5 Slim (avec lecteur) voyait dans le même temps son prix repasser sous la barre des 500 euros, et la barre des 400 euros pour la PS5 Slim Digital Edition. Mais il n'en est rien.
Pour certains, le simple fait de conserver un SSD de 1 To (la PS5 Pro embarque un SSD de 2 To) aurait permis à cette PS5 Pro d'afficher un tarif inférieur, sans pour autant constituer un réel « manque » pour les joueurs. Du côté de chez Sony, avec cette PS5 Pro, on estime que les joueurs ont besoin du maximum de puissance et de stockage, et ce, « quoi qu'il en coûte ».
De même, si le socle vertical vendu séparément est un détail (il n'est nullement nécessaire au maintien de la PS5 Slim, par exemple), le fait d'afficher clairement cette mention aux côtés d'une PS5 Pro à 799 euros relève d'une énorme maladresse, voire d'une mesquinerie totalement délirante. À ce tarif, on était en droit de bénéficier d'un socle inclus, voire, pour les plus optimistes, d'une DualSense Edge, la manette « Pro » de Sony, histoire de justifier pleinement le côté « premium ».
Par ailleurs, l'information est passée inaperçue, mais parallèlement à l'annonce de sa PS5 Pro, Sony a également augmenté le prix de la manette DualSense.
Les protestations auront-elles raison de la PS5 Pro ?
De l'avis général, Sony profite grassement de sa position dominante pour repousser les limites acceptables, sur un marché déjà très instable. Les risques sont d'ailleurs multiples pour cette PS5 Pro, avec un tarif qui peut dérouter les joueurs d'une part, mais aussi freiner les développeurs à optimiser les jeux pour cette machine, dont les ventes pourraient être minimes.
Aussi, comment ne pas penser aux amoureux du format physique, avec cette PS5 Pro faisant par défaut la part belle à la dématérialisation, au même titre d'ailleurs que Xbox, avec sa récente Xbox Series X 1 To Robot White, dépourvue de lecteur ? La PS5 Pro fait d'ailleurs des merveilles (selon Sony) du côté de la rétrocompatibilité PS4. Toujours est-il que sans l'ajout du lecteur de disque à 119 euros, cela s'annonce bien compliqué…
Reste à savoir maintenant si le mécontentement des joueurs aura raison de la folie des grandeurs chez Sony concernant cette PS5 Pro, qui, sur le papier, nous promet de belles choses, avec une éventuelle et très théorique baisse de prix avant son lancement le 7 novembre.
- La DualSense qui pourrait changer la donne si les jeux l'exploitent
- L'interface efficace tout en étant belle et futuriste
- Une console très silencieuse et bien refroidie
- Une PS5 plus compacte, plus légère
- Le repositionnement du bouton Eject
- Un SSD de 1 To (822 Go d’espace disponible au déballage)