Lors de son événement « We, Robot », Musk a exposé sa vision d'une IA surpuissante, capable de surpasser largement les capacités humaines en matière de conduite. Comment ? Grâce aux millions de Tesla sillonnant les routes du monde entier, collectant des données en continu sur des situations de conduite variées et parfois inédites.

Et si le plus gros cluster IA du monde n'était pas entre quatre murs, mais entre quatre roues ? © Tesla
Et si le plus gros cluster IA du monde n'était pas entre quatre murs, mais entre quatre roues ? © Tesla

« C'est comme si on vivait des millions de vies simultanément, en observant des situations très inhabituelles qu'une personne ne verrait pas dans toute son existence », explique Musk avec enthousiasme. Une base de données colossale qui, selon lui, permettra à l'IA de Tesla d'être « 10, 20, 30 fois plus sûre qu'un humain ».

Du calcul distribué à la sauce Tesla

Mais l'ambition de Musk ne s'arrête pas là. Le milliardaire voit plus loin et imagine déjà comment exploiter la puissance de calcul dormante de sa flotte de véhicules. Son idée ? Transformer chaque Tesla en un mini-centre de données mobile, capable de participer à un réseau de calcul distribué lorsque la voiture n'est pas utilisée.

« Si une voiture roule 50 heures par semaine, il reste encore plus de 100 heures où elle ne fait rien », fait remarquer Musk. Et d'ajouter : « Il y a là un potentiel pour avoir une quantité massive de calcul d'inférence distribué. »

Musk pousse le concept encore plus loin en imaginant un service comparable à Amazon Web Services, mais fondé sur sa flotte de véhicules. Avec 100 millions de Tesla équipées chacune d'un kilowatt de puissance de calcul, on obtiendrait selon ses calculs pas moins de 100 gigawatts de capacité de traitement. « C'est vraiment beaucoup », s'enthousiasme-t-il.

Rappelons toutefois que Tesla n'a actuellement que quelques millions de véhicules sur le marché (dont 1,81 million de nouveaux véhicules en 2023). Pour rendre ce projet réalisable, Tesla prévoit toutefois des configurations plus robustes que nécessaire pour l'ordinateur de bord de ses futurs véhicules, à commencer par le Cybercab. Le fameux ordinateur IA5 sera ainsi conçu pour offrir des capacités bien supérieures aux besoins de la simple conduite autonome.

Un million de vies virtuelles pour entraîner l'IA © Tesla
Un million de vies virtuelles pour entraîner l'IA © Tesla

Des défis techniques et éthiques à relever

Si l'idée de Musk est séduisante sur le papier, sa mise en œuvre soulève de nombreuses questions. Comment garantir la sécurité et la confidentialité des données traitées ? Quelle sera la consommation énergétique d'un tel réseau ? Et surtout, les propriétaires de Tesla seront-ils prêts à mettre la puissance de calcul de leur véhicule au service d'un réseau global ?

Autant de défis que Tesla devra relever si l'entreprise veut transformer cette vision futuriste en réalité. Une chose est sûre : avec ce projet, Elon Musk prouve une fois de plus qu'il ne manque pas d'imagination pour exploiter le potentiel technologique de ses véhicules. Alors, verrons-nous bientôt fleurir des data centers sur roues dans nos rues ?